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Musique

Nicolas Sirkis: "J'ai trouvé ça ignoble de rouvrir le Bataclan"

Nicolas Sirkis en concert au Stade de France en 2014

Nicolas Sirkis en concert au Stade de France en 2014 - Stéphane de Sakutin - AFP

Le leader du groupe Indochine a fait part de son malaise autour de la récupération faite sur la salle du Bataclan après les attentats du 13-Novembre.

Rares sont les artistes à tenir ce discours sur l'après-Bataclan. Mais en marge de la promotion du nouvel album d'Indochine, baptisé 13 et disponible dès vendredi, Nicola Sirkis s'est exprimé sur le sujet, ne cachant pas son incompréhension sur le choix de rouvrir la salle de spectacle parisienne, touchée par les attentats du 13-Novembre et dans laquelle 90 personnes avaient trouvé la mort.

Dans un entretien accordé au Parisien, le leader d'Indochine, qui évoque également les attentats du 13 novembre 2015 dans ce troisième opus du groupe en parlant du "vendredi noir" explique qu'il ne rejouera "jamais" au Bataclan. "Et même pas assister à un concert", précise le chanteur de 58 ans.

"J'ai trouvé ça abject"

"On n'est pas beaucoup à le dire. J'ai trouvé ça ignoble de rouvrir cette salle, poursuit Nicola Sirkis. On a perdu des gens que l'on connaissait là-bas. Ceux qui sont morts ne sont pas de la poussière. Je pense qu'on aurait dû faire comme au World Trade Center à New York, une sorte de sanctuaire, un lieu de recueillement, de fraternité où la musique passerait. Mais refaire des choses comme si on faisait table rase du passé, ça me touche, je ne l'entendais pas comme ça."

Si Nicola Sirkis reconnaît être "complètement illégitime" sur ce sujet délicat et sait que les familles des victimes tenaient à voir rouvrir le Bataclan, il se dit mal à l'aise par la récupération de certains autour de ce drame. "Quelques jours après, il y a eu un lobbying des producteurs de spectacles tous réunis en conférence de presse alors qu'ils se détestent tous, raconte le chanteur d'Indochine. Mais là, ils étaient unis pour dire: 'Il faut que l'Etat nous aide.' J'ai trouvé ça abject."

Fabien Morin