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Willy Rovelli: "Je suis le sadique de France 2!"

Willy Rovelli

Willy Rovelli - Guillaume Souvant- AFP

L’humoriste, truculent interprète du chef Willy dans Fort Boyard, prête sa voix au lapin Pompon dans Comme des bêtes 2. Il en raconte les coulisses et fait quelques révélations sur le célèbre jeu de France 2.

Willy Rovelli, l’homme qui fait vomir les stars dans Fort Boyard, prête aussi sa voix au fantasque lapin Pompon dans les films Comme des bêtes, dont le deuxième volet sort en vidéo et en VOD ce mercredi 4 décembre. L’occasion de revenir avec lui sur Pompon, un personnage cher à son cœur, sur sa carrière hollywoodienne, mais aussi sur Fort Boyard dont il révèle quelques secrets. 

Alors comme ça vous êtes un lapin?

Dans la vraie vie, oui, je suis un petit lapin. Dans ce film aussi, parce que Pompon me ressemble pas mal. Il est tout petit. Il est beau. Il est complètement fou. En cela, je suis lapin. Lui est moi et moi je suis lui. 

Et vous êtes un super-héros?

Pour le coup, lui est un super-héros. Il y croit, même s’il a peur de tout le monde. Mais, au moins, il essaie. Il n’y a pas plus lâche que moi sur Terre. Il vaut mieux que je ne sois pas un super-héros.

Vous avez une voix de dessin animé...

Que veux-tu que je fasse avec cette voix? Je ne vais pas doubler Stallone! Il ne me reste que les lapins. Ce n’est pas grave. Il y en a qui font rien. Il y en a qui n’ont pas de voix.

Comme Pompon, vous avez une voix aiguë.

Dans le film, c’est la mienne! Je ne me suis pas fatigué. Ils ne m’ont pas demandé de prendre un accent. Ils m’ont dit: "ne change rien." Je l’ai pris comme un compliment. C’est le réalisateur à Hollywood qui a pris la décision. Il écoute toutes les voix de tous les personnages dans le monde entier, et il valide. L’autre jour, je l’ai croisé. Il m’a pris dans ses bras et il m’a dit que ma voix était à fond dans leurs bureaux. Il paraît que ça faisait rire tout le monde… C’est peut-être la seule fois où ma voix sera entendue à Hollywood.

Il y a quand même Fort Boyard. Et Olivier Minne habite à Los Angeles…

Ce n’est pas bête… Fort Boyard est très regardé à l’étranger. Sur les réseaux sociaux, je reçois des messages du monde entier. Les gens regardent l’émission et ne comprennent rien, parce qu’ils ne parlent pas le français, mais ça les fait marrer tout ce bordel. Ils aiment bien quand les gens viennent chez moi vomir. Ça a l’air d’être une passion mondiale, le vomi. 

Vous dites souvent que Fort Boyard est le seul moment de l’année... 

...où les gens me craignent. C’est vrai. C’est le seul moment de l’année où je fais un peu peur aux gens. Je fais 1 mètre 63. Ce n’est pas tétanisant, sauf auprès d’un bébé. Fort Boyard, c’est le seul endroit où Sébastien Chabal et Philippe Etchebest me supplient. J’aime bien. 

Comment ça se passe avec les candidats? L’été dernier, Oli de Bigflo et Oli n’a pas touché à votre plat…

Il m’a dit que j’étais la pire chose au monde. On s’était croisé un peu avant le début de la séquence et il m’avait dit: "Tu es mon cauchemar. Je ne mangerai rien." Tout le monde me dit ça. Je suis pourtant tellement gentil… Cette année, on s’était cassé la tête pour faire des beaux plats. Je suis content que les gens vomissent, mais lui n’y est pas allé. C’est décevant. Faudrait qu’il revienne, mais je pense qu’il va attendre. 
Willy Rovelli
Willy Rovelli © Twitter.com - Willy Rovelli

C’était comment avec Etchebest?

Il a joué le jeu. Quand il était là-bas, c’était un vrai coach. Les autres en ont chié. Mais il mange trop. Pour moi, ce n’est pas intéressant un client comme ça. Je sais qu’il va tout manger. 

C’est quoi un client intéressant?

La personne qui va hésiter, recracher, tricher un peu: la personne qui va vraiment être dégoûtée. 

Les Miss France sont assez bonnes à cette épreuve…

Les Miss France sont très courageuses sur le Fort. Toutes! Elles font toutes les épreuves. Elles ont peur de rien. Même si elles ont peur, elles essayent, elles vont au bout. Elles ont des bonnes leçons à donner. Il y a des tas de mecs qui roulent des mécaniques dans l’émission et franchement ce sont des petites mauviettes. 

Vous participez à l’élaboration des plats?

Pendant l’année, quand on trouve des trucs sur Internet ou lors de voyages, on essaie d’en discuter. Il y a plein de choses que l’on ne peut pas ramener, qui sont très dégoûtantes. Même d’aspect. Il faut faire très attention. L’idée, ce n’est pas de rendre malade les gens. C’est de les dégoûter sur le moment. 

Il y a un plat que vous vouliez faire et qui n’a pas été accepté?

J’ai vu qu’ils mangent dans un pays asiatique des poussins frits. Ils croquent dedans. On ne peut pas. C’est un peu gore… Il faut que ça reste amusant pour les enfants. On essaye de trouver l’équilibre. Cette séquence est devenue culte assez rapidement et ça me fait plaisir quand on m’en parle. Il y a un peu de sadisme, mais tout le monde le prend avec humour.

C’est rigolo aussi que France 2 propose un peu sadisme en prime-time.

On ne se dit pas que c’est la chaîne du sadisme! Et bien voilà: je suis le sadique de France 2!

Votre personnage a dit l’été dernier: "Ma vie est une tragédie, j’en ai fait une comédie." Vous avez inspiré Joker!

Depuis sept ans, si vous regardez bien, Fort Boyard est devenu un film. Tout le monde joue un rôle. Chaque année, il y a des teasers pour présenter nos personnages. Guillaume Ramin, le producteur fou de Fort Boyard, avait vu la bande-annonce de Joker et il a eu l’idée de transposer ça dans l’univers du Fort… Ça, c’est la version officielle. La version officieuse, c’est évidemment que Joker m’a tout piqué. 

Ce sera comment Boyard Land?

C’est le petit frère de Fort Boyard. Il y a des traits de ressemblance, mais ça n’a rien à voir. C’est dans un parc d’attraction. Je n’ai pas le rôle du Fort, sinon ça ne m’aurait pas intéressé. Même Olivier Minne a un autre rôle. C’est incroyable. Vous allez être surpris par la qualité du montage, de l’image.
Jérôme Lachasse