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Pour le CSA, W9 a bien fait de flouter un t-shirt faisant référence à Adama Traoré

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De nombreux internautes s'étaient indignés du floutage du t-shirt que portait Black M en référence à la mort d'Adama Traore. Le CSA a estimé que la chaîne W9 avait le droit de le faire.

La chaîne W9 avait le droit de flouter des images d'un t-shirt faisant référence à la mort du jeune Adama Traoré, car il faisait référence à une "affaire judiciaire en cours", a annoncé le CSA mercredi.

Dans le clip Je suis chez moi du chanteur Black M, la chaîne du groupe M6 avait décidé de flouter un t-shirt porté par le chanteur imprimé du message "Justice pour Adama. Sans justice vous n'aurez jamais la paix", provoquant une vague d'indignation sur les réseaux sociaux.

Le Conseil représentatif des associations noires (Cran) avait accusé W9 de "censure" avant de saisir le Conseil supérieur de l'audiovisuel.

Une affaire non jugée

"Dès lors que le message flouté faisait référence à une affaire judiciaire en cours, il ne pouvait être reproché aux responsables de la chaîne d'avoir usé de précautions", a répondu le CSA dans un communiqué. "Dans le cadre de la diffusion d'une vidéomusique (...) il n'est pas possible de présenter l'ensemble des faits dans leur contexte", comme l'exige la convention signée par la chaîne, précise le régulateur de l'audiovisuel.

Dans ces conditions, le Conseil "n'a pas estimé approprié d'intervenir auprès des responsables de la chaîne". La direction de W9 avait expliqué que le message du t-shirt faisait "référence à une affaire non jugée" et que le floutage avait "été réalisé par souci de neutralité", et avait reçu la famille du jeune homme.

Syndrome asphyxique

Le t-shirt fait référence à la mort du jeune Adama Traoré lors de son interpellation par les gendarmes, le 19 juillet à Beaumont-sur-Oise dans le Val-d'Oise. Sa famille accuse les gendarmes d'avoir employé une technique d'interpellation de nature à provoquer une asphyxie.

Malgré deux autopsies, la cause du décès n'a pu être établie avec certitude, mais les médecins ont mis en évidence un "syndrome asphyxique". Trois juges d'instruction ont été désignés à Paris pour poursuivre les investigations sur les conditions de la mort du jeune homme.

la rédaction avec AFP