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On n'est pas couché: Christine Angot présente ses excuses après ses propos sur l'esclavage

Christine Angot dans "ONPC" le 8 juin 2019

Christine Angot dans "ONPC" le 8 juin 2019 - France 2

La chroniqueuse de Laurent Ruquier a déclenché une vive polémique la semaine passée. Elle s'en est excusée ce samedi sur le plateau de l'émission de France 2.

Christine Angot a fait son mea culpa ce samedi sur le plateau d'On n'est pas couché. Une semaine après la retentissante polémique autour de ses propos sur l'esclavage, la polémiste a lu une lettre dans laquelle elle présente ses excuses.

Laurent Ruquier, pour faire suite à la diffusion des propos de sa chroniqueuse la semaine passée, avait invité Frédéric Régent, docteur en histoire et spécialiste de l'esclavage, Dominique Sopo, président de SOS Racisme et Serge Romana, professeur en génétique. C'est face à eux que Christine Angot a lu sa lettre:

"Je regrette de ne pas avoir réussi à me faire comprendre dans l'émission du 1er juin et d'avoir blessé par mes propos. Mon intention était à l'opposé. J'ai voulu rapprocher les deux crimes contre l'humanité que sont l'esclavage et la Shoah tout en prenant soin de spécifier la différence fondamentale de méthode dans la déshumanisation. D'un coté exterminer les personnes, de l'autre leur retirer leur humanité pour en faire des objets de commerce qu'on achète et qu'on vend." a-t-elle d'abord expliqué.

Des propos "absurdes"

Plusieurs élus et des associations d'Outre-mer s'étaient insurgés contre les propos de la chroniqueuse. Jean-Marc Ayrault, président de la mission de préfiguration de la Fondation pour la mémoire de l'esclavage, a adressé un courrier à Delphine Ernotte, présidente du groupe France Télévisions, dans lequel il s'est étonné "qu'aucune des personnes présentes sur le plateau n'ait jugé nécessaire de rectifier sur le champ de telles contre-vérités, et que, alors que l'émission n'était pas en direct, ce passage ait pu ensuite être diffusé en l'état".

Christine Angot avait notamment déclaré que "l'idée" de "l'esclavage des Noirs" était "qu'ils soient en pleine forme, qu'ils soient en bonne santé, pour pouvoir les vendre et qu'ils soient commercialisables". "Ce n'est pas vrai que les traumatismes sont les mêmes, que les souffrances infligées aux peuples sont les mêmes", avait-elle ajouté.

Samedi soir, elle a reconnu que "l'expression 'en bonne santé' était évidemment absurde": "Je suis bien consciente que de nombreux esclaves ont été estropiés, tués et que le propriétaire exerçait sur eux un droit de vie et de mort."

"Indifférencier les souffrance infligées par ces crimes me paraît dangereux. L'indifférenciation pouvant conduire à l'indifférence. je n'ai pas su trouver les mots, je le regrette. Mon travail est de me faire comprendre, je m'excuse d'y avoir échoué. Il me tenait à coeur d'éloigner la concurrence des mémoires dont certains jouent", a-t-elle conclu. Il s'agissait de la dernière émission de Christine Angot qui, comme l'autre chroniqueur Charles Consigny, ne rempilera pas l'année prochaine. D'après la production, contactée par l'AFP, le départ de l'autrice avait été décidé avant cette polémique, et donc n'y est pas lié.

Benjamin Pierret