BFMTV
TV

Les Cancres, quand des personnalités et des ados fâchés avec l’école se rencontrent

L'émission "Les Cancres"

L'émission "Les Cancres" - RMC Story - ABACA

Diffusés ce mercredi à 20h55, les deux premiers épisodes des Cancres auront pour invités Gad Elmaleh et le rappeur Black M.

Ils sont abonnés aux mauvaises notes mais ne manquent pas d'ambition et de talents cachés: la chaîne RMC Story lance mercredi Les cancres, nouveau concept d'émission dans lequel des personnalités naguère fâchées avec l'école rencontrent des lycéens en situation d'échec scolaire.

Diffusés le mercredi à 20h55, les deux premiers épisodes des Cancres auront pour invités Gad Elmaleh et le rappeur Black M. Suivront, entre autres, le cofondateur du site de financement participatif KissKissBankBank Adrien Aumont, la romancière et enseignante Cécile Ladjali, ou encore la judokate Clarisse Agbegnenou (médaillée d'argent à Rio en 2016).

Le principe de cette émission au format totalement inédit est de faire se rencontrer, dans la salle de permanence de leur établissement, une poignée des lycéens en galère et une personnalité surprise.

"Donner un peu d'espoir"

Une célébrité va ainsi les écouter, raconter sa propre expérience, et aider ces cinq ados à se remotiver et à trouver leur voie. L'émission est animée par un petit nouveau à la télévision, un autre ex-"cancre" qui s'en est bien sorti, Joël Bouraïma, coach sportif qui a travaillé avec des grandes stars comme Omar Sy et Kanye West.

"On a appelé ce programme Les cancres avec une connotation de tendresse, ce sont les cancres au sens de Daniel Pennac, ou au sens de Prévert: des gens certes un peu différents dans leur scolarité, mais qui ont énormément de trésors", a expliqué le producteur de l'émission Nicolas Cennac, de la société Bonne Pioche, lors d'une conférence de presse organisée avant le confinement.

Car l'émission fonctionne en mode bienveillant, sans chercher ni à stigmatiser les failles des élèves, ni à "glamouriser" l'échec scolaire, assure-t-il.

"Moi, j'ai quitté l'école à 14 ans et c'est un parcours du combattant, dans lequel il n'y a pas qu'une seule victime mais aussi des dommages collatéraux: il y a la famille, les amis et beaucoup de choses qui rentrent en ligne de compte", a raconté Adrien Aumont. "C'était important pour moi de pouvoir témoigner et potentiellement, de donner un peu d'espoir ou rassurer des élèves, des jeunes adultes, des parents, et faire que tout ce petit monde puisse se dire qu'on peut s'en sortir".

Des jeunes inspirés et soulagés

"On ne peut pas présumer de l'avenir d'un enfant lorsqu'il a 14 ans, 15 ans", abonde Cécile Ladjali. "Je suis une ancienne cancre, on m'avait prédit un avenir de vendeuse de vêtements (...) et résultat des courses, j'ai une agrégation et une thèse de doctorat, je suis romancière et prof aussi!".

Quant aux jeunes qui ont participé, qui débordent de projets (l'un veut devenir avocat, une autre réalisatrice, un troisième veut créer sa marque de vêtements…), ils en sont sortis pas nécessairement transformés, mais au minimum inspirés et soulagés pour certains d'entre eux d'avoir pu mettre des mots sur leurs souffrances.

"J'ai accepté parce que je n'ai rien à perdre, et on était filmés donc c'est une nouvelle expérience", a expliqué Franklin.

"Moi, je me suis dit que cette émission était faite pour moi, parce que j'avais un message à faire passer. L'échec scolaire, ça occupe beaucoup de place dans l'esprit et ça me fait vraiment mal", a raconté Nina, qui a pu échanger sur ses difficultés avec Black M.

"Je n'ai pas honte, mais je n'en suis pas fière non plus", confie de son côté Lucille, qui raconte dans l'émission le désarroi de ses parents, quand ils ont découvert qu'elle ne s'était pas présentée aux épreuves du bac. "Ma mère pleurait, me disait que j'allais finir à la soupe populaire ou à Pôle emploi...". Mais grâce au soutien de sa famille, elle a changé d'établissement, et espère grâce à cette seconde chance pouvoir réussir l'examen.

N.B. avec AFP