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Le directeur d'iTELE auditionné par le CSA

Serge Nedjar

Serge Nedjar - iTELE

Serge Nedjar a répondu aux questions du Conseil Supérieur de l'Audiovisuel ce mercredi. Un interrogatoire au cours duquel le directeur a reconnu la situation "dramatique" de la chaîne.

Le CSA a auditionné mercredi pendant 1h30 le directeur d'iTELE Serge Nedjar, et sera très vigilant sur ses engagements de redresser la chaîne, dont les effectifs ont été décimés par la grève d'une durée sans précédent, ont indiqué des membres du Conseil.

Le CSA voulait connaitre les intentions du directeur de la chaîne, critiqué par la rédaction pour ses déclarations jugées brutales pendant la grève de 31 jours qui devrait entraîner la démission de 60 à 86 journalistes sur 120.

"Il s'est engagé à remplacer d'ici la fin de l'année tous les partants, à un niveau de qualification équivalent, et à refaire d'iTELE la deuxième chaîne d'info. Il devra aussi très vite coller à la loi Bloche, qui exige la mise en place d'un comité d'éthique", a précisé un membre du CSA. "Nous jugerons sur pièce. Si nous le devons, nous prendrons de nouvelles mesures, comme par exemple une nouvelle mise en demeure. Il ne faut pas croire que le CSA est dupe de belles paroles", a-t-il commenté.

"Il a tenté de nous balader", a renchéri un autre, "mais nous lui avons posé des questions très précises. Il a reconnu que la situation est dramatique et qu'il s'agit d'une hémorragie".

Serge Nedjar reconnait s'être "emporté" et avoir été "maladroit"

Il a par ailleurs déclaré s'être "emporté" et avoir été "maladroit" envers les journalistes, mais leur a reproché d'avoir "dès le départ posé des problèmes" sur l'arrivée de Jean-Marc Morandini, l'animateur controversé dont l'arrivée a déclenché la grève. Serge Nedjar a aussi affirmé avoir "tout fait" pour retenir des journalistes, dont Antoine Genton, le porte-parole des grévistes. "Pourtant, ce que vous avez fait a été d'augmenter les indemnités de départ", lui ont rétorqué des membres du CSA.

Le régulateur de l'audiovisuel a aussi auditionné dans l'après-midi des dirigeants de Canal+, maison mère d'iTELE, dans le cadre de la reconduction de la convention de TF1 et M6. Interrogés sur le sort d'iTELE, ils ont assuré qu'"à partir de janvier, la chaîne sera exemplaire", a rapporté un conseiller.

iTELE a été paralysée par une grève d'un mois en octobre, pour réclamer des garanties d'indépendance de la rédaction vis-à-vis de leur actionnaire Vincent Bolloré, patron du groupe Vivendi et de Canal+. Ils ont seulement obtenu la nomination d'un directeur délégué à l'information et de meilleures conditions de départ.

Romain Iriarte avec AFP