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Kit de survie: c'était quoi la Star Academy?

Les candidats de la toute première Star Academy en janvier 2002.

Les candidats de la toute première Star Academy en janvier 2002. - Jacques Munch - AFP

Il y a quinze ans commençait sur TF1 une émission de téléréalité d'un genre nouveau. Exit les animaux de laboratoire à la Loft Story, les candidats de la Star Academy apprenaient à chanter et à danser.

Un beau jour, l'Académie n'a plus produit des vieux écrivains en costume vert, mais de jeunes chanteurs reprenant du Serge Lama sur TF1. C'était le samedi 20 octobre 2001, la chaîne accueillait la toute première mouture de la Star Academy. Seize jeunes talents que la France allait regarder vivre et qui apprendraient à devenir des stars pendant trois mois.

Difficile d'être passé à côté des premiers pas médiatiques de Jenifer ou de Nolwenn Leroy, des "prime" animés par Nikos Aliagas et des vocalises approximatives de tous les candidats qui ont défilé au cours des neuf saisons de l'émission. Mais si vous êtes plus Académie française que Star Academy, voici ce qu'il faut savoir sur le programme, lancé il y a quinze ans aujourd'hui. Rembobinons, voulez-vous.

D'où ça venait?

A l'origine, c'est une belle coopération européenne. La Star Academy est sortie de la matrice Endemol, comme toutes les émissions de téléréalité de la création. Mais le concept avait été imaginé par la branche espagnole de la firme néerlandaise et c'est la France qui a essuyé les plâtres.

Comme de nombreuses autres émissions de téléréalité, la "Star ac'" a essaimé partout dans le monde. De jeunes "star académiciens" ont ainsi poussé la chansonnette d'Inde en Malaisie, et de Serbie en Turquie. La version belge, en 2002 était animée par Virginie Efira et dirigée par Plastic Bertrand.

Et puis feu la Star Academy a tout de même ouvert la voie à tout un tas de télé-crochets plus ou moins éphémères, comme Nouvelle Star, X-Factor, The Voice ou Rising Star.

C'était quoi?

Exit les studios de la Plaine Saint-Denis, et l'effet bocal du Loft, les "star academiciens" créchaient, eux, dans un joli château du côté de Melun. Surveillés de près par Alexia Laroche-Joubert, et aussi "41 caméras, dont 4 infrarouge et 70 micros". Un Loft Story mâtiné de Fame, en somme.

Car dans Star Academy, l'oisiveté, mère de toutes les conversations oiseuses, était trompée par des cours de chant, de comédie et de danse. On voyait donc les candidats manger, dormir, pleurer, se disputer, se rabibocher, se confesser, mais aussi, suer et souffrir sur le dancefloor, danser souvent mal, chanter assez mal aussi. En plus, le CSA avait posé quelques conditions pour garantir un semblant de vie privée aux candidats, comme une salle sans caméras et des "heures CSA" également sans caméra. De quoi gommer nos scrupules de voyeur, très malmenés devant Loft Story

Et puis il y avait les "primes", une fois par semaine, animés par Nikos Aliagas, dans une débauche de paillettes et de superlatifs. Les candidats quittaient le jogging et le jean-t-shirt, pour revêtir leurs habits de lumière et massacrer Les lacs du Connemara avec Michel Sardou (parrain de la 4e édition) ou Sacrifice avec Elton John (en 2003).

Pourquoi ça marchait?

Reléguée sur NRJ 12 après quatre ans d'interruption, la Star Academy a pourtant fait les riches heures de TF1. Douze millions de téléspectateurs ont ainsi regardé la finale de la première saison, et 3,9 millions étaient plantés devant leur téléviseur chaque jour pour regarder l'émission. Mais dès 2004, le concept a commencé à s'essouffler et le public à se lasser. La dernière saison sur TF1 a même été qualifiée d'"accident industriel", malgré le parrainage de Rihanna, avec une audience quotidienne autour de 2,4 millions de téléspectateurs, et des prime time autour de 5 millions.

Mais si l'émission a fini par péricliter, elle a été pour de nombreux candidats un vrai tremplin. Plusieurs sont restés dans le paysage. Comme Jenifer, la gagnante de la première édition, aujourd'hui coach dans The Voice. Mais aussi Olivia Ruiz, qui a su changer de registre, ou encore Jean-Pascal Lacoste, devenu acteur, ou Patrice Maktav, spécialiste des "opéra rock", vu dans Mozart l'opéra rock et actuellement sur la scène du Palace dans Le rouge et le noir, l'opéra rock. Le show a aussi produit des stars durables comme Nolwenn Leroy, Elodie Frégé, Emma Daumas, Sofia Essaïdi. D'autres ont eu une étoile plus filante, ou du moins ont été un peu oubliés du grand public. Comme Michal, ou Patxi, devenu auteur pour Louane.

Tout ne reposait pas sur la personnalité des candidats. Il y avait aussi les coachs, Armande Altaï, tragédienne passée d'Othello à Endemol, le chorégraphe Kamel Ouali, qui a depuis orchestré les pas de danse d'un paquet de comédies musicales, ou Raphaëlle Ricci, fille d'Alice Dona, et prof d'expression scénique.

Magali Rangin
https://twitter.com/Radegonde Magali Rangin Cheffe de service culture et people BFMTV