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Jean-Marc Morandini demande à ses confrères de le laisser travailler

L'animateur Jean-Marc Morandini lors de la conférence de presse qu'il a donnée à Paris le 19 juillet 2016.

L'animateur Jean-Marc Morandini lors de la conférence de presse qu'il a donnée à Paris le 19 juillet 2016. - Georffroy Van der Hasselt - AFP

L'animateur a publié une tribune ce vendredi sur le site du Monde demandant aux journalistes d'iTélé de le "laisser travailler" et des respecter sa "présomption d'innocence".

Jean-Marc Morandini, mis en examen pour "corruption de mineur aggravée", demande vendredi dans une tribune publiée sur le site du journal Le Monde qu'on le "laisse travailler", alors que des journalistes de la chaîne iTélé l'appellent à renoncer à son émission.

"J'ai été touché par la gravité de leur tribune. Je leur demande avec la même gravité de respecter mes droits et de me laisser travailler", écrit l'animateur en réponse à un texte de la Société des journalistes d'iTélé publié dans le même journal daté de vendredi.

"Il est préférable que vous renonciez à votre venue"

"Nous sommes convaincus qu'il est préférable que vous renonciez à votre venue. Nous vous le demandons. Dans l'intérêt de tous", écrivent les journalistes après le vote mardi d'une motion de défiance contre leur direction.

L'animateur, de son côté, "souhaite rappeler que la justice ne (lui) a pas interdit la poursuite de (son) activité professionnelle".

"Que signifie la présomption d'innocence, que chacun estime respecter, si je ne peux exercer mon métier avant la fin d'une procédure pénale qui peut être longue et malgré l'absence d'une telle interdiction professionnelle?", interroge-t-il. "Je comprends que les conditions de mon arrivée suscitent l'inquiétude de nombre de mes confrères, mais je mettrai tout en oeuvre pour leur démontrer que je suis digne de contribuer au travail de la chaîne iTélé", assure l'animateur.

Une assemblée générale des salariés est prévue pour vendredi 11h00. La rédaction de la chaîne d'information du groupe Canal+, déjà échaudée par un plan d'économies drastique, avait appris vendredi dernier "avec consternation" l'arrivée de l'animateur pour réaliser une émission quotidienne.

L'image de Jean-Marc Morandini "entachée"

De son côté, la direction d'iTélé avait accusé la SDJ de mettre "en cause le principe de la présomption d'innocence".

"Depuis des années, une jurisprudence de fait s'est imposée", a répondu la SDJ dans sa tribune. "Elle demande à tous ceux qui exercent un métier public et qui sont mis en cause de se retirer le temps que la justice passe". "A tort ou à raison, l'image de Jean-Marc Morandini est aujourd'hui entachée (...) Il ne peut pas être dans la vitrine d'une chaîne d'information", poursuit la SDJ, affirmant que le transfert de l'animateur "serait désastreux pour iTélé".

"Ce serait désastreux aussi pour la profession", disent les journalistes. "Ne pas avoir une conduite exemplaire entraînerait un flot de critiques sur le thème du 'tous pourris'". "Enfin et surtout, ce serait désastreux pour lui", affirme la SDJ. "Il apparaîtrait comme quelqu'un de cynique et méprisant, au-dessus de tout, sous prétexte que son métier et sa notoriété lui donnent du pouvoir".

L'animateur de 51 ans, mis en examen le 23 septembre, a par ailleurs été mis en retrait des plateaux de NRJ 12 et des matinales d'Europe 1, dont il était un pilier depuis des années.
Romain Iriarte avec AFP