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iTELE: la grève reconduite jusqu'à mardi midi

Jean-Marc Morandini le 19 juillet 2016, lors d'une conférence de presse qu'il a donnée à Paris.

Jean-Marc Morandini le 19 juillet 2016, lors d'une conférence de presse qu'il a donnée à Paris. - Geoffroy Van Der Hasselt - AFP

Toujours pas d'issue à la crise à iTELE, où le mouvement de grève est entré dans sa troisième semaine. Les salariés viennent de voter la poursuite de la grève jusqu'à mardi.

Entrés dans une troisième semaine de grève, les salariés d'iTELE ont voté lundi à 83% (76 pour sur 92 votants) la poursuite du mouvement, selon leur compte Twitter iGrève. 

En grève depuis le 17 octobre, les salariés de la chaîne de Vincent Bolloré demandent le départ de l'animateur Jean-Marc Morandini, mais aussi une charte éthique et des moyens accrus pour la chaîne.

Sortie de crise

En l'absence de progrès sur une sortie de crise, les journalistes avaient été informés vendredi des pistes pour la nouvelle chaîne qui doit bientôt prendre le nom de CNews, présentées la veille en Comité d'entreprise par la direction.

CNews serait "une chaîne d'info à 90%", et offrirait pour 10% de nouvelles émissions sur l'Europe, "les femmes d'exception", et un nouveau rendez-vous sportif, a rapporté un journaliste à l'AFP.

L'arrivée à l'antenne de l'animateur Jean-Marc Morandini a mis le feu aux poudres début octobre. L'ex-star des matinées d'Europe 1 a été mis en examen le 23 septembre pour "corruption de mineurs aggravée" après deux plaintes déposées par des jeunes hommes pour des faits remontant aux années 2009 à 2013.

Une prochaine étape pourrait se jouer le 2 novembre devant le tribunal de grande instance, saisi en référé par le Comité d'hygiène et de sécurité (CHSCT) de Canal+ à propos du déménagement d'une partie des locaux d'iTELE, réalisé le week-end dernier sans son approbation.

Mise en demeure

Le Conseil supérieur de l'audiovisuel (CSA) s'est également emparé du dossier, alerté par des salariés et des représentants syndicaux de la chaîne. Ils accusent la chaîne de violer plusieurs obligations prévues dans la convention qu'elle a conclue avec le CSA, notamment en laissant son actionnaire intervenir sur son contenu éditorial et en mélangeant information et divertissement.

Si elle est reconnue, cette violation ouvrirait la voie à un éventail de sanctions de la part du CSA, allant jusqu'à une mise en demeure puis, en cas de récidive, jusqu'au retrait de la fréquence d'iTELE. Le CSA pourrait rendre sa décision dès sa prochaine réunion le 3 novembre.

M. R. avec AFP