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Fort Boyard prend un nouvel élan pour ses 30 ans

Fort Boyard

Fort Boyard - Xavier Leoty / AFP

La 30e saison a démarré en fanfare avec près de 2,5 millions de téléspectateurs et l'émission va se décliner avec un spin-off.

Une suite en deuxième partie de soirée, une version hivernale en préparation et des audiences au beau fixe: France 2 mise plus que jamais sur Fort Boyard, qui fête ses 30 ans cette année avec un succès toujours phénoménal à l'étranger.

La 30e saison a démarré samedi dernier en fanfare, avec près de 2,5 millions de téléspectateurs et une part d'audience de 15,2%, permettant à France 2 de battre TF1 sur un horaire très disputé.

Pour cet anniversaire, le jeu se prolonge avec un supplément événementiel, Fort Boyard toujours plus fort. Avec un florilège de moments marquants et des séquences inédites, dont des épreuves nocturnes qui permettent aux candidats d'augmenter les gains des associations qu'ils soutiennent.

Un préquel sur le père Fouras

Et France 2 en redemande, puisqu'elle a commandé à ALP une version hivernale du jeu d'aventures, Boyard Land, pour diffusion en décembre. Il s'agira d'un "préquel", un antépisode qui racontera comment le père Fouras a amassé sa fortune, du temps où il dirigeait un parc d'attractions, avant de devenir le gardien du Fort... et qui ne sera donc pas tourné dans le fort charentais.

Autant de preuves (avec l'entrée au Musée Grévin du Père Fouras) de l'importance acquise par ce jeu familial. "A l'exception des JT et Des Chiffres et des lettres, peu de programmes ont duré aussi longtemps", déclare à l'AFP Alexia Laroche-Joubert, présidente d'Adventure Line Productions (ALP, filiale du groupe Banijay) et productrice du jeu depuis 2016. "On peut pousser un cocorico car c'est une émission qui rayonne à l'international, avec des adaptations dans 34 pays", ajoute-t-elle.

Un succès dû à la capacité de renouvellement du jeu, épreuves comme personnages évoluant sans cesse, et "sa féérie très surprenante, dans un univers des jeux télévisés assez rugueux", estime-t-elle. Avec une mécanique très éloignée de l'ambiance tendue d'un Koh-Lanta (autre jeu culte d'ALP) ou du rythme survolté d'un Ninja Warrior.

C'est un jeu qui fonctionne "sur un 'mood' positif et sympathique depuis le début: des candidats viennent non pas pour s'affronter entre eux, mais pour s'unir et gagner de l'argent pour les autres", résume Olivier Minne, "maître du fort" depuis 17 ans. Plus de 3 millions d'euros ont ainsi été récoltés pour plus de 200 associations.

Lieu unique au monde

Outre ce "surpassement de soi", "il y a un côté madeleine de Proust, ceux qui regardaient le jeu lorsqu'il étaient petits ont du plaisir à le montrer aujourd'hui à leurs enfants", ajoute l'animateur, qui confesse toujours "la même émotion" quand il "pose le pied sur le Fort Boyard". 

Car le succès doit beaucoup à l'atmosphère si particulière des lieux. Une magie que l'on doit au producteur Jacques Antoine, qui fait le pari fou de racheter le fort à la fin des années 1980. L'ancienne forteresse militaire, érigée au 19e siècle pour protéger la côte charentaise, puis reconvertie en prison, est abandonnée dans l'entre-deux guerres et semble condamnée à une lente agonie.

Avec Alain Delon et Lino Ventura

Jacques Antoine découvre ce lieu hors du temps dans le film Les Aventuriers, avec Alain Delon et Lino Ventura. Il réussit à le racheter puis le revend à la Charente-Maritime, qui accepte de financer sa restauration pour en faire un lieu de tournage unique. "Il n'y a pas d'équivalent à la télévision", lance Olivier Minne.

Le tournage n'est pas de tout repos, entre les cellules exiguës, la mer parfois capricieuse. Aucun accident grave n'a été à déplorer même si, cette saison, Samuel Etienne, l'animateur de Questions pour un champion, s'est cassé trois côtes...

Pour garantir l'avenir du jeu, il va falloir s'attaquer au travail de sape de l'océan : le fort, construit sur des bancs de sable, était protégé des tempêtes par un brise lame qui s'est désagrégé. "Ce sera probablement le fer de lance des dix prochaines années, il faut qu'on se parle avec la Charente-Maritime pour récréer ce brise-lame", souligne Alexia Laroche-Joubert.

Jérôme Lachasse avec AFP