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Fallait-il couper la séquence entre Christine Angot et Sandrine Rousseau dans ONPC?

Christine Angot et Sandrine Rousseau dans "On n'est pas couché", le 30 septembre 2017

Christine Angot et Sandrine Rousseau dans "On n'est pas couché", le 30 septembre 2017 - France 2

La colère de Christine Angot et les larmes de Sandrine Rousseau dans l'émission On n'est pas couché samedi soir ont fait réagir les téléspectateurs de France 2. Le choix de la production, qui a décidé de couper en partie la séquence, a profondément divisé. Mais la chaîne défend sa position.

Avant même sa diffusion ce samedi 30 septembre, la séquence faisait déjà parler d'elle. Au cours de l'enregistrement du dernier numéro d'On n'est pas couché, Christine Angot décidait de quitter le plateau après son échange houleux avec Sandrine Rousseau, venue défendre son livre Parler dans lequel elle invite les femmes victimes de violences sexuelles à briser la loi du silence. La production Tour sur l'Ecran et la chaîne France 2 ont finalement décidé de diffuser l'échange sans le départ de la chroniqueuse. Un montage final qui ne fait pas l'unanimité parmi les téléspectateurs.

Fallait-il alors conserver l'intégralité de la séquence ou bien la supprimer dans son intégralité? Interrogée par L'Express, la chaîne défendait son choix éditorial en assurant que les propos de la chroniqueuse et de l'ex-secrétaire nationale adjointe d'EELV ne seraient "pas dénaturés", précisant n'avoir pas voulu diffuser l'image du départ mouvementé de Christine Angot pour "faire preuve d'élégance". Mais quid de Sandrine Rousseau, dont les larmes tout au long de la séquence ont interrogé les téléspectateurs d'ONPC?

Sandrine Rousseau déplore "l'agressivité"

Dans un communiqué publié dimanche, après la diffusion de l'émission, la présidente de l'association Parler, qui vient en aide aux victimes de violences sexuelles, n'a pas voulu jugé le choix de la production, déplorant seulement "l'agressivité" dont elle a "fait l'objet sur le plateau". Elle précise toutefois que ses "larmes "et son "désarroi" ne sont pas seulement le résultat des propos tenus par les chroniqueurs mais que "ces larmes sont avant tout celles du désespoir de voir à quel point la parole est douloureuse et difficile et à quel point on a laissé sur le ring s'affronter deux femmes".

Cette séquence, dont Sandrine Rousseau espère qu'elle ouvrira "le débat sur la manière d'aborder les violences sexuelles", a particulièrement divisé le public. Sur les réseaux sociaux, anonymes et personnalités ont pour beaucoup témoigné de leur gêne en découvrant le montage final diffusé sur France 2, qui préserve notamment l'image de la nouvelle recrue de l'émission.

"Indécent", "Honteux"...

"ONPC qui coupe la sortie d'Angot mais passe un gros plan les larmes de Mme Rousseau. Une vision particulière de liberté d'expression. Indécent", écrit notamment Pierre Menés sur Twitter. "Couper au montage l'hystérie de votre chroniqueuse par "élégance", mais garder l'extrait de votre invitée poussée à bout. #ONPC vous êtes des FDP un peu, non?", s'est lui indigné Rémi Gaillard. "Face à Sandrine Rousseau, Christine Angot et Yann Moix pour le buzz ou par manque de tact, ont offert un spectacle honteux", a de son côté commenté Alexis Corbière, deux semaines après son passage dans l'émission et son vif échange avec... Christine Angot.

Malgré les critiques, France 2 a tenu à défendre le choix de la production de son émission et son animateur phare Laurent Ruquier. Au Parisien, la chaîne assure ce lundi que "le résultat ne dévalorise pas Sandrine Rousseau". Et d'ajouter: "On a assisté à un débat sur la manière de relater l'expérience de chacune et Laurent Ruquier a fait son travail de modérateur. Ce qui est grave, c'est la violence faite aux femmes".

Fabien Morin