BFMTV
TV

Affaire Théo: l'imitation de Nicolas Canteloup épinglée par le CSA

Nicolas Canteloup

Nicolas Canteloup - Martin Bureau - AFP

Le CSA a adressé une mise en demeure à la radio Europe 1 pour une séquence durant laquelle l'humoriste évoquait le viol présumé survenu à Aulnay-sous-Bois.

La séquence remonte à février dernier. L'imitateur Nicolas Canteloup, dans sa chronique humoristique La revue de presque du 8 février sur Europe 1, était revenu sur l'affaire Théo. Ses boutades avaient déclenché une vague d'indignation, et le CSA s'en était saisi. L'organisme de régulation de l'audiovisuel a annoncé ce lundi avoir adressé une mise en demeure à Europe 1, reprochant à l'imitateur d'avoir "tourné en dérision le viol dont aurait été victime" le jeune homme lors d'une interpellation.

Début février, la cité des 3000 à Aulnay-sous-Bois, en Seine-Saint-Denis, avait été le théâtre de l'interpellation violente de Théo, 22 ans, victime d'un viol présumé. Cette affaire, qui a connu un retentissement considérable, avait donné lieu à plusieurs nuits de violences urbaines.

Une "atteinte à la dignité de la personne humaine"

Dans sa chronique du 8 février, l'humoriste avait parodié l'ex-président François Hollande, qui s'était rendu au chevet de Théo, lui faisant notamment dire: "J'ai rendu possible le mariage gay", et "si Théo, après réflexion, se découvre des sentiments pour le policier qui a introduit la matraque, ils pourront grâce à moi s'épouser". Face au tollé soulevé par ce sketch, Nicolas Canteloup avait publié des excuses publiques sur Twitter, regrettant un "très gros dérapage", "pas drôle et vulgaire". 

Saisi à propos de cette chronique, le Conseil supérieur de l'audiovisuel "a considéré que le fait de moquer la victime nommément désignée d'un viol présumé, gravement blessée à cette occasion et toujours hospitalisée au moment de la diffusion de la séquence, traduisait une complaisance dans l'évocation de la souffrance humaine constitutive d'une atteinte à la dignité de la personne humaine", selon sa décision mise en ligne ce lundi. Par conséquent, le CSA a "mis en demeure la station" du groupe Lagardère de respecter ses obligations en matière de respect de la dignité humaine.

B.P. avec AFP