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50 anciens d'iTELE lancent un média 100% réseaux sociaux, Explicite

A l'issue de la grève à i-TELE, qui a duré 31 jours, 97 journalistes ont quitté la rédaction. (Ici le 28 octobre, pendant la grève).

A l'issue de la grève à i-TELE, qui a duré 31 jours, 97 journalistes ont quitté la rédaction. (Ici le 28 octobre, pendant la grève). - Alain Jocard - AFP

Après la grève inédite qui a secoué iTELE pendant un mois, et le départ de plus de 90 journalistes, une cinquantaine d'entre eux annoncent le lancement d'un projet commun.

Une cinquantaine d'ex-journalistes d'iTELE, réunis dans un collectif, vont lancer vendredi un nouveau média d'information baptisé "Explicite", qui diffusera uniquement sur les réseaux sociaux, ont annoncé lundi sur France Inter deux de ses membres, Olivier Ravanello et Sonia Chironi.

Ce collectif, les "Journalistes associés", réunit plus de la moitié des 97 journalistes (sur 120) qui ont démissionné de la chaîne d'info depuis novembre (85 en CDI et 12 pigistes) après 31 jours de grève contre la stratégie de leur actionnaire Vincent Bolloré. Si certains anciens d'iTELE ont été recrutés par d'autres médias, le reste de la rédaction veut continuer à travailler ensemble sur ce nouveau projet.

"On a continué à se voir, on s'est dit que ce n'était pas possible d'arrêter de travailler ensemble", a raconté Olivier Ravanello. "Nous allons continuer à produire de l'information qui sera proposée de manière organisée, éditorialisée - pas de l'opinion -, qui sera proposée sur Twitter, Facebook et YouTube pour aller à la rencontre de ceux qui s'informent sur les réseaux".

"Décrypter l'information"

"On va expliquer, décrypter l'information", a ajouté Sonia Chironi, en s'intéressant à "certaines questions qu'on ne se repose plus". Sont prévus notamment des "Live interactifs" où les gens pourront poser des questions à des reporters sur le terrain.

Sur la forme, exit les plateaux des chaînes d'info. "Le plateau ce sera le terrain", a lancé Sonia Chironi. Le média commence vendredi, en pleine investiture de Donald Trump: "On y sera", ont-ils dit.

Le collectif n'a pas encore de plan de financement et lance un appel aux dons par crowdfunding pour payer les frais de missions, tout en prévoyant de produire à des coûts "dix fois moins importants" qu'une télé classique car "un plateau, des vieilles caméras, des moyens de diffusion, tout cela va être obsolète dans 5 ou 10 ans", selon Olivier Ravanello.

Bénévoles les 6 premiers mois

Mais ils s'apprêtent à travailler sans se payer, avec pour seules ressources leurs indemnités de départ d'iTELE. "Nous serons une cinquantaine à travailler bénévolement dans les six mois qui viennent", a précisé Olivier Ravanello, en évoquant la possibilité d'un modèle d'abonnement.

Interrogés sur l'entrée éventuelle d'un investisseur qui les rachèterait, les deux journalistes l'ont jugée nécessaire, mais sous condition. "C'est le seul moyen d'être viable. Mais la première chose dont on lui parlera, ce sera une charte. Et s'il ne la signe pas, il ne rentrera pas. C'est nous qui posons les conditions, maintenant", ont conclu les deux journalistes.

la rédaction avec AFP