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Têtes couronnées

Le prince Harry est arrivé au Canada pour y retrouver Meghan Markle

Le prince Harry à l'avant-première de "Dunkerque", le 13 juillet 2017

Le prince Harry à l'avant-première de "Dunkerque", le 13 juillet 2017 - Tolga Akmen - AFP

Le prince s'est envolé pour le Canada afin de retrouver son épouse et leur fils, après plusieurs jours passés à régler les détails de sa prise de distances avec la famille royale.

Le prince Harry est arrivé lundi soir au Canada où il devrait retrouver son épouse Meghan Markle et leur fils Archie. Il ne les a pas revus depuis l'annonce de leur mise en retrait de la famille royale, qui bouleverse la monarchie et fait grand bruit au Royaume-Uni.

L'avion du prince, qui était parti de l'aéroport de Londres Heathrow, a atterri lundi à l'aéroport de Vancouver peu après 19 heures, heure locale (4 heures du matin en France), a indiqué le quotidien Daily Mail. Le journal publie des photos d'un homme présenté comme Harry, marchant sur le tarmac de l'aéroport vêtu d'un blouson et d'un jean, portant un sac à dos.

La chaîne d'information Sky News a également diffusé des images de l'arrivée au Canada du prince Harry.

Arrivée discrète

Celui-ci a ensuite discrètement gagné en avion l'île de Vancouver, en face de la métropole de la côte pacifique, où l'attendaient Meghan Markle et Archie dans la maison qu'ils occupent depuis plusieurs semaines, selon le journal.

Cette information n'a pu être confirmée en fin de soirée par les journalistes de l'AFP qui l'attendaient à l'aéroport de Vancouver ou à l'aéroport de Victoria. Un vidéaste a vu deux véhicules quitter la rue menant à la propriété où réside Meghan en fin de soirée.

La duchesse de Sussex avait elle-même rejoint cette maison, où la famille princière a passé les fêtes de fin d'année, il y a une douzaine de jours. Depuis, Meghan Markle a fait sa première sortie publique le 15 janvier dernier à Vancouver, où elle a rendu visite à deux associations caritatives.

Nombreux renoncements

Les questions restent nombreuses concernant la nouvelle vie du prince, qui se retrouve bien plus en retrait de la monarchie britannique avec son épouse Meghan Markle qu'il ne l'aurait souhaité. Comment le couple va-t-il gagner de l'argent? Qui va payer pour sa sécurité? Quels liens va-t-il garder avec la famille royale britannique?

La reine Elizabeth II avait annoncé samedi, moins de dix jours après l'annonce choc du "Megxit", un accord permettant à son petit-fils de prendre du recul comme il le voulait.

Mais la rupture sera plus franche qu'espéré puisque le duc et la duchesse de Sussex, qui voulaient garder un pied dans la monarchie, ne seront plus des "membres actifs" de la famille royale. Ils ne pourront plus se prévaloir de leur titre d'altesse royale, bien qu'ils le conservent, ni représenter officiellement la souveraine de 93 ans.

Le prince de 35 ans, qui reste sixième dans l'ordre de succession au trône, va devoir notamment renoncer à ses fonctions militaires, auxquelles il était attaché.

"Une grande tristesse"

S'exprimant publiquement pour la première fois sur la crise qu'il a provoquée dans la monarchie britannique, Harry avait reconnu dimanche soir ressentir "une grande tristesse": "Nous espérions continuer à servir la reine, le Commonwealth et mes associations militaires, mais sans financement public. Malheureusement, cela n'a pas été possible", a-t-il expliqué lors d'un dîner de charité à Londres.

Le duc de Sussex a quitté son pays après une journée bien remplie en derniers devoirs royaux. Harry a fait une longue apparition à Londres, à un sommet consacré aux investissements britanniques en Afrique, où il s'est notamment entretenu en privé avec le Premier ministre Boris Johnson. Il n'est en revanche pas apparu à la réception tenue lundi soir par son frère aîné le prince William, à Buckingham Palace.

Si le Daily Express met l'accent sur la peine ressentie par le deuxième fils de Lady Di, "dévasté", d'autres journaux se projettent dans la nouvelle vie du couple au Canada, qui pourrait se lancer dans la production télévisuelle, capitalisant sur son statut de célébrités et sur la carrière d'actrice de Meghan Markle. "Duc et duchesse de Netflix?", s'interrogeait lundi le Daily Mail.

"Force puissante"

Les tabloïds, qui les accusaient en somme de vouloir le beurre et l'argent du beurre, se sont félicités que le duc et la duchesse ne puissent plus "formellement représenter la reine". La relation houleuse du couple avec les journaux britanniques, féroces avec l'ex-actrice américaine, a pesé dans leur volonté de prendre le large. Meghan Markle s'était confiée par le passé sur la pression que les tabloïds font peser sur elles. Harry a porté plainte contre plusieurs journaux

Le couple renonce à son allocation royale et devra rembourser certaines dépenses publiques dont il a bénéficié, notamment les 2,4 millions de livres sterling (2,8 millions d'euros) employés à rénover leur résidence au Royaume-Uni.

"C'est absolument sans précédent", a estimé dans le Sun Dickie Arbiter, ancien secrétaire de presse royal, notant qu'"aucun membre de la famille royale n'a jamais remboursé de l'argent", même ceux qui avaient déjà été privés de leur statut d'altesse royale.

Noyau de membres

Le Daily Telegraph affirme que face au coût du changement radical de vie du couple, le prince Charles allait soutenir financièrement son fils pendant au moins un an. 

Le père de Meghan, Thomas Markle, a quant à lui la dent dure avec sa fille et son gendre. Dans un entretien à Channel 5, il estime qu'ils "détruisent" et "abaissent" la famille royale, dont ils font un supermarché "avec une couronne dessus".

Avant le jeune prince, sa mère Lady Diana avait elle aussi perdu le statut d'altesse royale, obtenu par le mariage, après avoir divorcé de Charles en 1996. C'est en revanche la toute première fois qu'un Windsor de naissance s'en voit privé. 

La décision d'Elizabeth II marque ainsi un tournant dans l'histoire d'une des plus anciennes institutions britanniques, avec un nouveau fonctionnement resserré autour de la branche aînée. Le prince Charles, héritier du trône, avait déjà fait part de sa volonté de "ramener (la famille) à un noyau de membres haut placés qui travaillent à plein temps".

BP, avec AFP