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Têtes couronnées

Les impairs que Donald Trump devra éviter de commettre face à la reine Elizabeth II

Le président américain Donald Trump avec sa femme Melania et Theresa May, Premier ministre du Royaume-Unis, le 12 juillet 2018.

Le président américain Donald Trump avec sa femme Melania et Theresa May, Premier ministre du Royaume-Unis, le 12 juillet 2018. - Ben Stansall - AFP

Ne surtout pas toucher la Reine! Voici la règle la plus importante lorsque l'on rencontre le monarque britannique, une des nombreuses coutumes auxquelles le président américain Donald Trump devra se plier ce vendredi.

Elizabeth II va rencontrer ce vendredi son 12e président américain, et certainement l'un des plus fantasques. L’incontrôlable Donald Trump est plutôt accoutumé à briser les codes, et ne semble porter que très peu d’attention au politiquement correct. Ce grand amateur de poignées de main gênantes devra pourtant se contrôler ce vendredi car il va officiellement prendre le thé avec la reine d’Angleterre au château de Windsor, ce qui ressemble à l’arrivée d’un éléphant dans un magasin de porcelaine.

Dans une interview accordée au tabloïd The Sun, dans laquelle il dézingue la politique de Theresa May, il qualifie sympathiquement mais très (trop?) trivialement la reine Elizabeth de "femme formidable". Donald Trump sera ainsi mis à l’épreuve de l’étiquette royale, une série de gestes et de comportement à adopter, ou non, lorsqu’on rencontre la souveraine.

"Depuis les temps médiévaux, les monarques sont perçus comme des dieux, et demandent à être traités comme des dieux", expliquait à la BBC l’historienne Kate Williams. Si cette tradition peut paraître désuète, elle reste respectée à la lettre au XXIe siècle. Voici donc un petit guide de la bonne attitude à adopter si jamais, comme Donald Trump, vous êtes conviés à rencontrer la reine d’Angleterre.

> A faire

S’incliner ou pencher la tête devant la Reine: une marque de respect pour la saluer. Tout autre geste venant de votre propre initiative (voir ci-dessous) n’est pas approprié.

L’appeler “Your majesty” (votre majesté): c’est la seule façon de la nommer lorsqu'on la rencontre pour la première fois. Un “Ma’am”, contraction de “Madam”, est toléré pour la suite de la conversation.

Arriver avant la reine: la Reine n’entre qu’en dernier dans une pièce lors d’une réception, soyez donc en avance si vous êtes invité. De la même façon, c’est elle qui partira en premier. 

Laisser la reine parler en premier: ne pas s’adresser à la Reine avant elle, tout comme il ne faut pas s'asseoir, ou commencer à manger avant elle.

> A ne pas faire

Ne pas toucher la reine: c’est la règle numéro 1, que beaucoup de personnalités oublient. Il ne faut ainsi lui serrer la main que si elle vous la tend. François Hollande est tombé dans le piège lors du 70e anniversaire du Débarquement en 2014. Jacques Chirac s'est également fait avoir en 2004 en lui effleurant l’épaule, et avait ainsi fait la une du Daily Mail le lendemain avec un gros titre “Hands off !” (Pas touche !).

Plus récemment, le gouverneur général du Canada avait dû se justifier et s’excuser publiquement après lui avoir attrapé le bras lors d’une descente de marches. “Les marches étaient un peu glissantes, et j’ai pensé que c’était approprié de rompre le protocole pour éviter une chute”. Michelle Obama l’avait carrément enlacée en prenant une photo, mais la Reine avait répondu à son accolade évitant tout malaise. 

Attention au comportement à table: les coutumes de table de dîners royaux sont très précises, notamment en fonction de votre placement. Si vous êtes installés à la droite de la reine, comme les invités d’honneur le sont traditionnellement, elle démarrera la conversation avec vous. Elle ne passera à la personne à sa gauche qu’à partir du second plat, ce qui avait déconcerté le pilote de F1 Lewis Hamilton (et sûrement d’autres) qui ne comprenait pas que la reine ne lui parle pas. 

Manger trop vite, ou trop lentement. A table toujours, le rythme des serveurs est évidemment calé sur celui de la reine. “Dès qu’elle a fini et qu’elle pose ses couverts sur la table, j’envoie immédiatement les serveurs en salle”, racontait en 2014 au Huffington Post Darren McGrady, son ancien chef personnel.

Ne jamais lui tourner le dos. Pas parce qu'elle risque de vous poignarder, mais pour des raisons évidentes de politesse. 

Attention aux mots magiques. quand Barack Obama avait voulu porter un toast à la reine en début de repas officiel en 2011, il n’avait pas fini son speech alors qu’il avait lancé: “To her majesty the queen”. Un signal pour les organisateurs qui avaient immédiatement lancé l’hymne national, tandis que le président américain, qui n'avait pas fini, tentait tant bien que mal de poursuivre son discours, sur fond de God Save The Queen. Une hérésie.

James Abbott