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Virginie Despentes étrille l'adaptation TV de Vernon Subutex

Vernon Subutex, d'après Virginie Despentes

Vernon Subutex, d'après Virginie Despentes - Canal +

L'autrice n'a pas du tout apprécié l'adaptation en série de son roman. Elle s'en explique dans une nouvelle interview.

Diffusée sur Canal+ en avril dernier, l'adaptation en mini-série de Vernon Subutex s'attire les foudres de Virginie Despentes. Dans les colonnes de Society, cité par Puremédias, l'autrice s'en prend en particulier à la réalisatrice Cathy Verney et au scénariste Benjamin Dupas. Elle critique notamment le point de départ de l'histoire, qu'elle juge peu plausible:

"Ils n'avaient aucune idée de rien, la seule chose à laquelle ils tenaient, c'était que Vernon doive plus de deux ans de loyer. Et tu leur dis: 'Mais pourquoi est-ce-que vous voulez qu'il doive deux ans de loyer? C'est très rare de rester deux ans sans se faire expulser, dans un logement en plein Paris!'".

Après son expulsion, Vernon Subutex devait au départ chercher son RSA. Une scène coupée au montage, mais que Virginie Despentes tient également à étriller: "Mais qui fait ça? Vous connaissez quelqu'un qui fait ça, vous? Non, personne", dit-elle en ajoutant que la série présente une "vision du prolétariat par la bourgeoisie".

"Pas de discussion possible"

Virginie Despentes, qui a accepté de travailler avec Cathy Verney parce qu'elle n'avait "pas trouvé horrible" sa série Hard, dit s'être rapidement rendue compte qu'il n'y avait "pas de discussion possible" avec elle:

"Au bout de trois mois, ça s'est délité. Elle, en plus, c'est la sœur d'un très haut placé de Vivendi ; très, très proche de Bolloré. Ça, je l'ai compris quand on a commencé à travailler, et tu te rends vite compte qu'il n'y a pas de discussion possible: toi, tu vas partir, et elle va rester faire ce qu'elle veut. Et c'est ce qui s'est passé"

Elle ne regrette pas complètement l'aventure: "C'est une douche de thunes", précise-t-elle, avant de conclure: "Et la réalisatrice, la pauvre, elle habite dans mon immeuble. Je la terrorise depuis un an et demi avec ma 'désagréabilité'."

Jérôme Lachasse