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Les Chroniques de San Francisco: ce qu'il faut savoir sur la série Netflix, adaptée d'une saga culte

Murray Bartlett et Laura Linney

Murray Bartlett et Laura Linney - Alison Cohn Rosa - Netflix

La mini-série débarque le 7 juin sur la plateforme. Elle est adaptée d'une saga littéraire culte, pierre angulaire de la littérature LGBT, publiée sur quatre décennies.

"Est-ce que j'ai loupé quelque chose?" C'est probablement la question qu'un néophyte se posera devant la bande annonce des Chroniques de San Francisco, dévoilée le 21 mai par Netflix. Les premières images de cette mini-série attendue pour le 7 juin montrent des personnages se tomber dans les bras et évoquer leurs souvenirs, comme s'il y avait eu une histoire avant cette histoire-là. C'est le cas, et la réponse est oui: vous avez loupé quelque chose. Séance de rattrapage.

Les Chroniques de San Francisco est la suite d'une série des années 1990, elle-même adaptée d'une saga littéraire éponyme signée Armistead Maupin. Neuf romans publiés entre 1978 et 2014, nés d'une chronique dans un quotidien américain, qui ont marqué la littérature LGBT. 

De la presse aux libraires

Né en 1944, élevé en Caroline du Nord par une famille conservatrice, Armistead Maupin devient journaliste après quelques années dans la Marine. Une offre d'emploi lui permet de s'installer à San Francisco. Il est âgé de 26 ans, les années 1970 battent leur plein et, dans cette ville réputée pour son acceptation des communautés LGBT, il commence à vivre son homosexualité. Rapidement, le San Francisco Chronicle l'engage pour rédiger une chronique fictionnelle, Tales of the City, que les français rebaptiseront Chroniques de San Francisco

Plusieurs fois par semaine, Armistead Maupin signe une nouvelle page dans laquelle il raconte les péripéties de Mary Ann Singleton, jeune provinciale fraîchement débarquée dans la grande ville. Elle emménage au 28 Barbary Lane, où plusieurs jeunes adultes logent sous l'oeil bienveillant de Madame Madrigal, la mystérieuse propriétaire. 

Représenter pour faire aimer

San Francisco est ouverte, et la révolution sexuelle a fait son travail: au fil des rencontres de Mary Ann, Armistead Maupin peuple son oeuvre de personnages gays, bi, lesbiens. Et se trouve à l'avant-garde de la représentation LGBT dans la littérature. Avec intelligence, il amadoue son lectorat pour mieux lui faire accepter la différence de ses héros. Il attendra, par exemple, que le public se soit profondément attaché à Anna Madrigal pour révéler dans l'une de ses chroniques qu'elle est née dans un corps de garçon. Les lecteurs suivent avec avidité les aventures feel-good de cette petite famille, tendre et excentrique, qui se forme sous son toit. 

Le succès est tel que les maisons d'édition se penchent sur le phénomène. En 1978, les chroniques d'Armistead Maupin sont réunies dans des romans. Leur résonance devient alors mondiale, et intéresse la télévision. Entre 1993 et 2001, trois saisons de la mini-série Tales of the City sont diffusées à la télévision américaine. Laura Linney et Olympia Dukakis y incarnent Mary Ann Singleton et Anna Madrigal. Toutes les deux sont de retour dans la nouvelle mouture signée Netflix. 

Retour à Barbary Lane

S'il n'est pas indispensable d'avoir lu les livres ou vu la précédente série, les fans ont toutes les chances d'y retrouver ce qui leur a plu en découvrant l'oeuvre d'origine: Armistead Maupin a officié comme co-producteur exécutif sur ces nouveaux épisodes. Dans cette suite, Mary Ann n'est plus une jeune femme. Elle retourne à San Francisco après des années d'absence et y retrouve sa famille de coeur: Anna Madrigal bien sûr, mais aussi Michael Tolliver, dit Mouse, son meilleur ami, et Brian, son ex-mari. Devenue maman, elle y est rejointe par sa fille, incarnée par Ellen Page. En retrouvant le 28 Barbary Lane, Mary Ann rentre à la maison. Tout comme des générations de lecteurs. 

Armistead Maupin raconte l'histoire des Chroniques de San Francisco, avec humour et tendresse, dans son autobiographie Mon autre famille (Éditions de l'Olivier, 2018). 

Benjamin Pierret