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Ce qu'il faut savoir sur Les Sauvages, la nouvelle série politique de Canal+

Roschdy Zem campe un président de la République dans Les Sauvages, la nouvelles série de Canal+.

Roschdy Zem campe un président de la République dans Les Sauvages, la nouvelles série de Canal+. - CPB FILMS - Scarlett Production - Canal +

La série Les Sauvages débute ce 23 septembre sur Canal+. Une dystopie politique emmenée par un Roschdy Zem aux faux airs de Barack Obama, et très attendue.

Les Sauvages débarque ce lundi soir sur Canal+. Cette nouvelle série signée Rebecca Zlotowki et Sabri Louatah, revisite à son tour le genre de la dystopie politique, après le traumatisant Years and years. Les critiques sont d'ailleurs fort élogieuses, depuis le Parisien, qui la qualifie de "diamant brut" à Première, qui y voit une "fresque politique audacieuse et amère" et Le Monde "une fresque politique et familiale haletante". Voici ce qu'il faut savoir, avant de s'y plonger.

L'histoire 

Ancien professeur à Harvard, Idder Chaouch (incarné par Roschdy Zem) reçoit une balle dans le ventre, le soir de son investiture comme président de la République. Un point de départ audacieux qui va permettre d'interroger la place et l'identité des descendants d'immigrés en France. Les motivations du tireur sont floues: l'adolescent, lui-même d'origine maghrébine, est un cousin de Fouad Nerrouche, le gendre du président. S'agit-il d'un acte isolé? D'une attaque commanditée? 

La vie de Fouad, à qui tout réussissait jusqu'alors, est bouleversée. Dans l'incompréhension totale, ce jeune homme va retourner dans sa ville natale, Saint-Etienne, pour chercher des explications auprès de sa famille.

Une série tirée d'un roman

Personnage central de cette création originale de Canal+, Fouad est à la fois déchiré et trait d'union entre deux mondes: "les Arabes prolo de Saint-Etienne et les Arabes bourges de Paris", explique Sabri Louatah, auteur de la série mais aussi des romans qui l'ont inspirée.

"J'aime le romanesque et j'avais envie de montrer des personnes de ma famille, une famille de Saint-Etienne, ouvrière et d'origine kabyle. Ce sont des personnages truculents qui plongent collectivement dans le tumulte d'événements nationaux", explique l'écrivain qui a écrit entre 2010 et 2015 la saga en quatre tomes, à l'origine de la série en six épisodes, mêlant intrigues familiale, politique et policière.

Aucune ressemblance avec Soumission

Faut-il y voir des résonances avec Soumission, le roman à succès de Michel Houellebecq, qui a imaginé l'arrivée au pouvoir d'un président musulman? "Aucune comparaison possible", rétorque Sabri Louatah. 

"Houellebecq a imaginé un cauchemar, le désarroi de l'homme blanc intellectuel. Moi je fais découvrir aux spectateurs des vies qui ne sont pas les leurs, en posant des questions, sans morale, ni réponse définitive", répond le trentenaire, qui dépeint le parcours de Français d'origine maghrébine de générations différentes.

"Ce qui m'a plu, c'est d'adapter un roman dont il existait déjà un pilote bien ficelé et qui m'emmenait vers un cinéma de genre", souligne la réalisatrice Rebecca Zlotowski, qui fait là sa première incursion dans une série.

Celle qui a fait tourner l'ancienne escort Zahia Dehar dans Une fille facile, sorti fin août, a tenu à mêler comédiens connus et plus novices pour Les Sauvages

Un casting brillant

"Le casting, c'est comme construire un échafaudage complexe: il faut aller chercher des têtes d'affiche pour permettre de révéler une nouvelle génération d'acteurs", dit cette grande fan de la série A la Maison-Blanche (The West Wing en VO). 

C'est ainsi que Roschdy Zem, aux faux airs de Barack Obama, donne la réplique à la valeur montante Dali Benssalah (au casting du prochain James Bond), au tout jeune Iliès Kadri et à Lyna Khoudri, bientôt à l'affiche du film Papicha, sur la jeunesse algéroise pendant les années de plomb. 

Et Marina Foïs, en agent de sécurité, se lance à la poursuite de Sofiane Zermani (alias le rappeur Fianso), qu'on voit de plus en plus sur les planches comme à l'écran.

Luttant contre les clichés, la série est rythmée par les notes des Sauvages, tirées de l'opéra-ballet Les Indes galantes de Jean-Philippe Rameau, à qui elle doit en partie son titre volontiers provocant.

Magali Rangin avec AFP