Bernard Le Coq, Thierry Lhermitte... ils ont tous incarné Jacques Chirac à l'écran

Jeune ministre aux dents longues ou ancien président retors, Jacques Chirac a été incarné à différents stades de sa vie par plusieurs comédiens de talent.

Truculent personnage aux formules dignes de Michel Audiard, Jacques Chirac a inspiré à de multiples reprises le cinéma et la télévision.

Jeune ministre aux dents longues ou ancien président retors, le chef de l'état mort le 26 septembre à l'âge de 86 ans a été incarné à différents stades de sa vie par plusieurs comédiens de talent. 

Le Chirac le plus marquant est peut-être celui de Bernard Le Coq, qui l'interprète dans La Conquête de Xavier Durringer (2011), retraçant la campagne présidentielle de Nicolas Sarkozy en 2007.

Le comédien campe un Chirac un peu bougon: "J’avais l’impression de coller à son image publique, d’autant plus que le scénario de Patrick Rotman reprenait nombre de ses mots d’auteur", s'est souvenu l'acteur dans Télérama.

"J’ai cherché à être au plus près de ce personnage. Mais attention, je ne suis pas imitateur, même si on me confond depuis longtemps avec Yves Lecoq [la voix de Chirac aux Guignols de l’info, NDLR]. Le but n’était pas de caricaturer."

"J’ai essayé de lui apporter plus de vie"

Superbe dans le rôle, Bernard Le Coq le retrouve en 2013 dans La Dernière Campagne de Bernard Stora (2013). Cette-fois-ci, il incarne un Jacques Chirac affaibli, mais qui n'a pas dit son dernier mot pendant la présidentielle de 2012. Après le Chirac bougon de La Conquête, place à un Chirac plus séducteur:

"Il a pris un coup de vieux et n’est plus en fonction", poursuit-il. "On rentre beaucoup plus dans son intimité et, pour un acteur, c’est très séduisant. C’est un Chirac plus insaisissable qui appartient davantage à l’imaginaire. J’ai essayé de lui apporter plus de vie, d’imaginer ce qu’il pouvait ressentir comme retraité, alors que la politique a été toute sa vie."

Avant Bernard Le Coq, d'autres comédiens se sont appropriés le rôle. Le premier, en 2007, est Michel Ruhl dans le téléfilm Les Prédateurs de Lucas Belvaux, sur l'affaire Elf (2007).

Arnaud Ducret, en 2008, se glisse dans le costume d'un jeune Jacques Chirac dans Adieu de Gaulle, adieu. Le futur président est alors secrétaire d'État aux Problèmes de l'Emploi.

"Si on imite trop, on tombe dans la caricature"

En 2011, c'est au tour de Thierry Lhermitte de s'y coller dans L'Affaire Gordji: Histoire d'une cohabitation de Guillaume Nicloux. L'ex-Bronzé joue Chirac à l'époque où celui-ci est encore Premier ministre de Mitterrand. Une interprétation sobre, aux antipodes de son rôle de Quai d'Orsay, inspiré de Dominique de Villepin. 

En 2013, le téléfilm Mort d'un Président met en scène un Jacques Chirac ministre de l'Agriculture de George Pompidou. Samuel Labarthe lui prête ses traits de manière assez convaincante.

"On relit la presse, on consulte l’INA, on regarde Les Guignols de l’info pour coller à l’image que le public a d’eux. Si on imite trop, on tombe dans la caricature. Si on n’imite pas assez, on n’est pas crédible", a raconté le comédien à 20 Minutes. 

La même année, un autre téléfilm, intitulé La Rupture, évoque les relations conflictuelles entre le Président Valéry Giscard d'Estaing et son Premier ministre, joué ici par Grégori Derangère. Le dernier film où apparaît un Jacques Chirac de fiction remonte à 2014.

Une nouvelle fois, c'est sa jeunesse qui intrigue. Michaël Cohen l'incarne dans La Loi, le combat d'une femme pour toutes les femmes (2014), sur la légalisation de l'avortement.

Jérôme Lachasse