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Victoires de la musique classique: une jeune soprano ne veut remercier personne

Elsa Dreisig, sacrée "révélation lyrique", mercredi 24 février, aux Victoires de la musique classique.

Elsa Dreisig, sacrée "révélation lyrique", mercredi 24 février, aux Victoires de la musique classique. - Rémy Gabalda - AFP

La soprano franco-danoise Elsa Dreisig a donné un discours de non-remerciement assez décapant aux Victoires de la musique classique, mercredi soir.

Les Victoires de la musique classique réservent en général assez peu de moments rock'n'roll. La soprano franco-danoise Elsa Dreisig, 24 ans, en a pourtant offert un ce mercredi 24 février, lors de la 23e édition des Victoires qui se tenait à la Halle aux Grains de Toulouse. 

Sacrée "Révélation lyrique" de l'année, la jeune femme a ainsi lancé: "Je sais qu’il est d’usage, lorsqu’on se trouve à cette place d’élu, de remercier tout le monde (…). Non pas que je ne sois pas reconnaissante des [sic] gens qui m’aident et m’entourent (…), mais je ne souhaite pas formuler de remerciement particulier ce soir, parce que, tout simplement, cela me rendrait obéissante".

"Je ne me soumettrai jamais"

Encadrée par une Claire Chazal et un Frédéric Lodéon au sourire figé, elle a poursuivi, après avoir tout même remercié: "Je tenais aussi à dire ce soir, puisque vous m'en donnez la possibilité, que jamais je ne me soumettrai ni aux avis extérieurs ni aux certitudes toutes faites, dictées par une loi dictée de je ne sais où, et qui ne peuvent, à mon sens, que ruiner la création".

Alors que Claire Chazal tentait de reprendre la main, d'un vigoureux "bravo, merci, Elsa Dreisig" et que quelques applaudissements démarraient dans la salle, la jeune femme a signifié qu'elle n'en avait pas fini. "Encore un petit principe de vie!", a ironisé l'ex-star du JT de TF1, avec une expression pincée.

"Se délier de l'attendu et du convenu"

"Il est difficile aujourd'hui de dire ce que créer veut dire. Il ne s'agit pas pour moi d'être originale pour être originale, a poursuivi la soprano au tempérament bien trempé. Ou encore moins provocante. Il s'agit au contraire, de m'en tenir au difficile. Et le difficile pour moi, c'est de se délier de l'attendu et du convenu".

Peut-être les césarisés devraient-ils s'en inspirer, vendredi soir, pour donner un petit coup de fouet à la cérémonie, souvent interminable. Et réveiller le public.

Magali Rangin