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Tête de mort SS et explosion nucléaire sur un t-shirt: le label de BTS présente ses excuses

Le groupe BTS

Le groupe BTS - Lisa O'Connor - AFP

Big Hit Entertainment, le label de BTS, a répondu aux diverses controverses entourant le groupe sud-coréen.

Big Hit Entertainment, le label qui s'occupe du groupe de K-pop BTS, fait son mea culpa. Alors que le boys band est accusé d'avoir utilisé des symboles nazis et une image évoquant un bombardement nucléaire, la société a présenté ses excuses dans un long communiqué publié mardi en coréen, en anglais et en japonais.

"Nous présentons nos plus sincères excuses à quiconque aurait connu souffrance, détresse ou inconfort à cause de nos lacunes et nos oublis, en nous assurant que ces questions fassent l'objet de notre attention la plus rigoureuse", explique le label.

La semaine passée, une prestation du groupe à la télévision japonaise a été annulée à cause d'un T-shirt porté par l'un d'entre eux. Sur le vêtement, l'image d'une explosion nucléaire, et le message "PATRIOTISM OURHISTORY LIBERATION KOREA", le tout semblant rappeler la capitulation japonaise durant la Seconde Guerre mondiale, précipitée par les bombardements atomiques de Hiroshima et Nagasaki.

"Cet incident n'avait rien d'intentionnel", explique Big Hit Entertainment dans son communiqué. "Bien qu'il ait été vérifié que ce vêtement n'avait pas été créé dans le but de heurter ou de prendre à la légère les victimes d'armes atomiques, nous souhaitons présenter nos sincères excuses."

Des drapeaux "sinistrement similaires" à la swastika nazie

À cette première polémique se sont ajoutées d'autres accusations, publiées dimanche par le centre Simon-Wiesenthal, ONG américaine de lutte contre le racisme et l'antisémitisme. Dans un communiqué, le rabbin Abraham Cooper, co-doyen de l'organisation a évoqué le port d'une casquette militaire marquée d'un symbole d'une unité SS par l'un des membres de BTS au cours d'une séance photo pour un magazine, d'autres clichés pris au Mémorial aux Juifs assassinés d'Europe à Berlin et une prestation scénique, durant laquelle les chanteurs ont agité des drapeaux qu'il jugeait "sinistrement similaires" à la swastika nazie.

"Rien d'intentionnel"

"Concernant le port d'un chapeau sur lequel figurait un logo rappelant le symbolisme nazi, là encore (...) l'incident n'avait rien d'intentionnel", déclare Big Hit Entertainment, soulignant que "tous les vêtements et tous les accessoires utilisés durant la séance avaient été fournis par la publication dirigeant les photographies." De nouveau, la société présente "ses sincères excuses" pour avoir "échoué à strictement vérifier les vêtements et les accessoires faits portés à (leurs) membres."

Enfin, Big Hit Entertainment revient sur les drapeaux controversés agités sur scène. Et explique:

"Les images citées (...) font partie d'une prestation en l'honneur du légendaire artiste coréen Seo Taiji, en 2017 (...) Les drapeaux et les images étaient des éléments sans aucun rapport avec la national-socialisme, et le message de fond de la représentation était une critique contre (...) le système éducatif autoritaire."

"Cette performance inclut des éléments créatifs dont le but est de critiquer directement ces mêmes éléments du totalitarisme", ajoutent-ils.

"Nos artistes ne sont absolument pas responsables"

"Big Hit ne cautionne aucune activité guerrière ni l'usage d'armes atomiques" assure la société, et "ne soutient aucune organisation ni aucun groupe orienté vers l'extrémisme politique et les croyances totalitaires, ce qui inclut le nazisme". En assumant "l'entière responsabilité" des différentes controverses, lavant ainsi BTS de tout soupçon: "Nous voulons clarifier que nos artistes, particulièrement à cause de leurs emplois du temps chargés et des difficultés liées à leurs conditions de travail, ne sont absolument pas responsables de ces questions."

Enfin, la société annonce avoir contacté des associations japonaises et coréennes représentant les victimes d'armes nucléaires, pour "fournir des explications et des excuses". Elle explique qu'une lettre a été envoyée au Centre Simon-Wiesenthal dans le même but.

C'est là le tout premier accroc à l'image du groupe, dont la popularité ne cesse de grandir partout dans le monde. Principales figures de la pop coréennes, ils sont les premiers à s'être exprimés à l'ONU en septembre dernier. Leurs albums et leurs vidéos cartonnent partout dans le monde, et ils seront bientôt les héros d'un film à paraître.

Benjamin Pierret