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Son nouvel album, Booba, la prison... Kaaris se confie à BFMTV

Kaaris sort vendredi son cinquième album, Or noir. Il revient pour BFMTV sur sa musique, mais aussi sur ce qui passionne le public: sa rivalité avec Booba.

Difficile de dissocier son nom de Booba. Kaaris, rappeur de 38 ans, s'apprête à sortir son 5e album, Or noir 3, et tout le monde ne parle que de son combat à venir avec Booba. Entre eux, c'est la mésentente cordiale. Leur rencontre à Orly, en août dernier, a tourné à la bagarre générale, et leur a valu à chacun 18 mois de prison avec sursis. 

"Je n'ai pas de regrets de m'être défendu", assure le rappeur à BFMTV. Il le reconnait cependant volontiers: "Orly c'est une très mauvaise chose, c'est une très mauvaise image pour le rap". "Booba a des problèmes avec beaucoup de rappeurs, pas que moi, souligne Kaaris. C'est tombé sur moi ce jour-là". 

"Ma musique est un peu mise au second plan"

Entre Booba et Kaaris, les choses ne vont pourtant pas en rester là. Un combat de MMA doit se dérouler à Bruxelles, le 5 avril prochain. Pour Kaaris, il n'était pas question de refuser. "J'ai grandi dans la rue, j'ai grandi dans une cité à Sevran. On te propose un combat, tu vas dire non?", justifie-t-il. 

On en oublierait presque que les deux hommes font de la musique. Kaaris publie ce vendredi son nouvel album Or noir 3, dans une ambiance un peu étrange. "C'est une sortie qui est différente des autres à cause de la surmédiatisation de ce qui se passe à côté", analyse-t-il.

"Les gens qui m'ont découvert par rapport à cette histoire ne savent même pas que je fais de la musique. C'est un peu dommage. Ma musique est un peu mise au second plan", regrette-t-il, ajoutant: "C'est fait exprès, c'est fomenté, je pense (...). Il trouve toujours des techniques pour étouffer ce que je fais. Il y a la sortie de mon album, il faut sortir un truc, pour qu'on parle d'autre chose que mon album. Il veut que j'arrête de rapper (...) Il est obsédé par moi. C'est étrange, comment peut-on tout avoir et être obsédé par un petit mec".

"On est des gens normaux"

Par ailleurs il n'est pas dupe de l'intérêt que lui portent aujourd'hui les médias et sait qu'il n'aurait pas forcément de sujet à la télévision, sans cette affaire. Et s'amuse de l'image de "gangster" que lui prêtent les non spécialistes de "rap hardcore". "Vous entendez des paroles un peu crues, donc vous êtes choqués. Mais ça n'a rien à voir, on est des gens normaux". 

Son séjour à Fresnes, l'été dernier, en attendant la tenue de leur procès le 6 septembre 2018, était ainsi le tout premier. "C'était ma première incarcération", livre-t-il. "C'était dur". "Dans le milieu carcéral, il y a une déshumanisation qui est terrible". L'expérience a rejailli sur sa musique. Il a ainsi écrit un des morceaux de son album, Aieaieouille, pour évoquer son séjour en prison.

Et Orly. On y revient sans cesse. Car depuis ce 1er août, tout y ramène. Les réseaux sociaux, notamment, sur lesquels les Booba et Kaaris s'invectivent sans répit. "C'est fait exprès pour qu'on parle de ça", analyse-t-il avec lucidité. 

Philippe Dufreigne et Magali Rangin