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Qui est Lizzo, la nouvelle sensation pop adoubée par Rihanna?

Lizzo sur le tapis rouge des MTV VMAs, le 26 août 2019 à Newark

Lizzo sur le tapis rouge des MTV VMAs, le 26 août 2019 à Newark - Dia Dipasupil - Getty Images North America - AFP

Elle est la nouvelle coqueluche du public et des stars de la musique américaine: qui est Lizzo, chanteuse et rappeuse qui fait l'événement à chacune de ses apparitions?

Si Rihanna veut travailler avec vous, c'est que vous êtes sur la bonne voie. Et Lizzo, chanteuse américaine de 31 ans qui s'est emparée de la scène pop il y a à peine cinq mois, peut s'en targuer. Mardi, l'interprète de Umbrella répondait à une interview d'Entertainment Tonight au sujet de sa consoeur, et ne cachait pas son enthousiasme:

"Mon Dieu, j'adore Lizzo. Elle déchire tellement", a-t-elle déclaré. "Je travaillerais avec elle direct (...) Elle correspond parfaitement à l'image de Savage (x Fenty, la marque de lingerie de Rihanna, ndlr): une femme sûre d'elle, quels que soient son poids, sa couleur, sa silhouette... ton attitude, c'est ce qui te rend sauvage."

Lizzo, Melissa Viviane Jefferson de son vrai nom, a répondu à l'invitation sur Twitter, avec la vulgarité décomplexée qui la rend si populaire auprès des internautes: "JE SUIS PRÊTE À CHANTER LA GROSSE CAISSE SUR UN PET DE RIHANNA POUR QUE CETTE COLLABORATION AIT LIEU."

Pop, soul, funk et self-esteem

Lizzo a explosé sur la scène américaine en avril dernier avec la sortie de son troisième album, Cuz I Love You. Une sorte de lettre d'amour à elle-même, remplie d'hymnes réjouissants invitant à l'estime de soi et l'indépendance. Un message dans l'air du temps, scandé sur des sonorités pop, soul et funk par une femme en surpoids. Lizzo apparaît alors comme une alternative à la si parfaite Beyoncé: appeler à l'amour-propre a forcément plus de résonance lorsqu'on affiche soi-même quelques imperfections. 

Femme afro-américaine, elle représente l'une des catégories ethniques les plus discriminées au monde, affiche une plastique aux antipodes des canons de beauté dictés par l'industrie du disque, et clame haut et fort qu'elle s'accepte exactement telle qu'elle est. Elle va au bout de la démarche en posant entièrement nue sur la pochette du disque, porté par le tube Juice.

Après la pluie...

L'histoire ressemble à un conte de fées mais Lizzo a gagné sa place à la sueur de son front: ses deux premiers albums, Lizzobangers (2013) et Big GRRRL Small World (2017), ont connu un succès relativement modeste, et attiré un public d'initiés. Elle était, à l'époque, identifiée principalement comme rappeuse. Peut-être sa toute nouvelle popularité tient-elle à son passage vers une pop plus assumée. Toujours est-il que la sauce prend. 

Ces derniers mois, Lizzo brille où qu'elle aille. Chacune de ses apparitions scéniques, à la fois sexy et drôles, sérieuses et absurdes, font d'elle la star de la soirée. En juin dernier, sur la scène des BET Awards, elle twerkait en lingerie, avant de sortir une flûte de nulle part et d'en tirer des sons sur-aigus, entre deux énergiques "BITCH!" lancés au public. 

Fin août, elle donnait un show festif sur la scène des MTV VMAs tandis qu'un gigantesque fessier en string s'affichait sur les écrans géants. C'est cette performance qui lui a permis d'obtenir une revanche symbolique sur ses années d'anonymat. Elle y a interprété la chanson Truth Hurts, passée inaperçue lors de sa sortie en 2017. Deux semaines après la prestation, le titre décrochait la première place du Billboard Hot 100. D'après Elle, cela fait d'elle l'une des cinq seules femmes noires de la décennie (avec Beyoncé, Rihanna, Janelle Monáe et Cardi B) à s'imposer en numéro 1 du classement. 

Et le public n'a pas fini de voir Lizzo: la version américaine de Elle l'a choisie pour faire la couverture de son numéro d'octobre, et elle apparaîtra dans Queens, le long-métrage qui réunit Jennifer Lopez, Constance Wu et Cardi B. L'ascension ne fait-elle que commencer? 

Benjamin Pierret