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Pourquoi, à 50 ans, le Sgt. Pepperdes Beatles reste révolutionnaire

Les Beatles en 1968.

Les Beatles en 1968. - AFP

C'était le 1er juin 1967. Les Beatles sortaient leur huitième album: Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band. Cinquante ans plus tard, cet album reste novateur et décoiffant.

Cinquante ans après sa sortie, l'album Sgt. Pepper's Lonely Hearts Club Band reste un tournant majeur pour la musique pop mais aussi pour la carrière des Beatles, décidés à explorer de nouveaux horizons au risque de désorienter leur public.

Sorti le 26 mai 1967 au Royaume-Uni et le 2 juin aux Etats-Unis, le huitième album studio du groupe de Liverpool est souvent considéré comme le premier album pop concept (thématique), même si la musique classique et le jazz pourraient revendiquer la paternité du genre.

Il est aussi parfois présenté comme le meilleur disque de tous les temps, notamment par le magazine américain de référence Rolling Stone.

Après avoir déjà ajouté de la complexité dans les précédents opus Rubber Soul et Revolver, les Beatles s'engageaient résolument dans l'expérimentation, concevant leur album comme une oeuvre d'art.

"Vous allez perdre tous vos fans avec ce disque"

"On nous disait toujours: vous allez perdre tous vos fans avec ce disque", se souvient Paul McCartney, catalyseur de l'album, dans un entretien publié à l'occasion de cet anniversaire par le magazine britannique Mojo.

"Et nous disions: eh bien, on en perdra peut-être quelques uns, mais on en gagnera d'autres", a-t-il ajouté. "On doit avancer".

Tous les critiques ne furent pas convaincus, notamment Richard Goldstein du New York Times qui qualifia l'album de "frauduleux".

Le guitariste des Rolling Stones, Keith Richards, estimait même encore en 2015 que ce disque était "un méli-mélo d'ordures" et que les Beatles s'étaient "emballés".

Le sergent poivre s'est pourtant hissé, dès sa sortie, en tête des ventes de disques, un peu partout dans le monde et il est, à ce jour, le troisième album le plus vendu de l'histoire.

Fanfare psychédélique

Pour fêter cet anniversaire, une série d'événements est organisée à Liverpool durant trois semaines, avec une foule d'artistes de diverses disciplines.

Une réédition de l'album est sortie le 26 mai, qui inclut des prises intégrales de certains titres, encore jamais publiées sous ce format.

Pour ce disque, les Beatles se présentent sous les traits de membres d'un groupe imaginaire, le Sgt. Pepper's Lonely Heart Club Band, sorte de fanfare psychédélique avec uniformes bigarrés.

"We're Sgt. Pepper's Lonely Heart Club Band. We hope you will enjoy the show" (nous sommes le Sgt. Pepper's Lonely Heart Club Band, nous espérons que vous aimerez le spectacle), chante Paul McCartney en ouverture de l'album.

L'enregistrement même de l'album est passé à la postérité. Il a été réalisé sur une période de cinq mois, très inhabituelle pour l'époque, le producteur George Martin se livrant à diverses expérimentations avec le matériel de mixage.

Orgue, trompette piccolo et harmonium

Le groupe lui-même a fait usage de multiples instruments très peu entendus en musique pop jusque-là, d'un orgue à une trompette piccolo, en passant par un harmonium.

Inspiré par un récent séjour en Inde, le guitariste George Harrison s'est essayé au sitar, pour mélanger les ragas indiens avec la pop occidentale sur le titre Within You Without You.

La richesse du son et sa complexité, mais aussi les textes parfois énigmatiques ont alimenté l'imagination de millions de fans, dont certains se sont livrés à de multiples interprétations.

Beaucoup ont vu, entre autres, un message au sujet du LSD dans le titre "Lucy in the Sky with Diamonds", les initiales du titre formant le nom du psychotrope hallucinogène.

Si elle n'a pas été immédiate, l'influence de Sgt. Pepper's a été majeure dans le monde de la musique.

Pour Roger Waters, l'âme du groupe anglais Pink Floyd, avec cet opus en forme d'ovni, les Beatles ont envoyé un message: "nous pouvions être des artistes libres et il y avait de la valeur dans cette liberté", a-t-il expliqué lors d'un entretien à la télévision publique américaine.

la rédaction avec AFP