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Philippe Katerine sort Confessions, un nouvel album ancré dans son époque

Le disque Confessions de Philippe Katerine

Le disque Confessions de Philippe Katerine - Cinq 7

Le chanteur sort ce vendredi Confessions, nouvel album dans lequel il oscille entre electro-pop, jazz et rap, et multiplie les collaborations, avec pour toile de fond la société actuelle.

Philippe Katerine sort ce vendredi Confessions. Un album complètement déluré, oscillant entre thèmes sociétaux, sujets plus intimes et casting cinq étoiles, qui oscille entre electro-pop, jazz et rap. Un disque qui se veut comme un miroir de la société, dans lequel l'artiste évoque, entre autres, l'homophobie, Kanye West ou encore Emmanuel Macron, et invite Gérard Depardieu, Léa Seydoux, Lomepal ou encore Angèle.

La voix de Macron dès le titre d'ouverture 

Confessions est une oeuvre ancrée dans son temps, preuve en est le sample de voix d'Emmanuel Macron qui fuse dès BB Panda, titre d'ouverture de cet opus, le dixième de l'artiste. "Ça temporalise le disque, on sait quelle année c'est, comme chez Dutronc quand il parle de Zitrone, j'aime beaucoup ça, et puis c'est être accueillant avec l'époque dans laquelle on vit", a expliqué le chanteur à l'AFP.

"C'est venu parce que c'était là, tu ouvres le journal, tu découpes l'article, tu le remets dans ta chanson", a raconté Philippe Katerine "Il se trouve qu'on a tous un Macron en nous, un entrepreneur qui veut qu'on partage son enthousiasme".

Inspiré par ce qu'il a vu à la télé

Dans BB Panda, Katerine chantonne que "Même le président Macron ne sait pas s'il est bon, comme un con", puis on entend la fameuse phrase lancée à l'adolescent qui l'avait appelé "Manu": "Le jour où tu veux faire la révolution, tu apprends d’abord à avoir un diplôme", suivi d'un bruit de gifle. 

"Bon, ça arrive à tous de dire des conneries hein, bien sûr, mais c'est vrai que ce coup-là... Je suis pas sûr qu'à la Bastille, les gens qui l'ont renversée en 1789 étaient tous sortis de l'ENA", a commenté Philippe Katerine au micro de France Inter.

Et pourquoi le titre BB Panda? "Parce que justement au moment où j'écrivais cette chanson j'avais la télé allumée et je vois Brigitte Macron en train de baptiser un bébé panda, qui n'avait rien demandé d'ailleurs", a-t-il ajouté. 

Esclavage et contrôles au faciès 

Pour ce disque, Katerine a collaboré avec une ribambelle d'invités prestigieux. Parmi eux, Gérard Depardieu, son beau-père, qui intervient sur le titre Blond. Un morceau qui parle avec subtilité du sort réservé à ceux qui n'ont pas cette couleur de cheveux, de l'esclavage aux contrôles au faciès. 

Dans la chanson, le monument du cinéma reproche justement à Katerine sa blondeur. "Je lui ai écrit sa partie, en lui disant 'Là, tu vois, tu me juges, tu m'engueules' et ça, il sait très bien faire ça, pas de problème", a raconté le chanteur à l'AFP.

Katerine est revenu auprès de Télérama sur ce sermon, dans lequel Depardieu "évoque des Noirs américains venant de Louisiane" et s’appelant comme lui, Blanchard, son vrai patronyme.

"Je ne suis pas sûr que mes ancêtres étaient esclavagistes, n’empêche, j’ai une dette. Il y a pas mal de Blanchard dans le jazz américain, à commencer par le trompettiste Terence Blanchard", a-t-il dit.

Homophobie, couple et stage de yoga

Au côté de Lomepal, Philippe Katerine interprète 88%, une chanson qui dénonce l'homophobie, en se glissant dans la peau d'homophobes. "Plutôt mourir que de coucher avec un homme / J'aurais trop peur d'aimer ça / Laissez-moi dans la vie que je connais / Aucune envie de regretter mes actes".

Angèle et Chilly Gonzales sont quant à eux réunis sur Duo, un morceau sur "l'idée de couple" mais aussi "l'idée de la musique" car Katerine adore "les chansons qui parlent de la musique". "J'ai toujours aimé ça chez Michel Berger, ou comme Calogero quand il chante 'Et quand je panique/Je prends ma basse électrique'". 

Ont également participé à cet album, Léa Seydoux (Rêve heureux), Camille (KesKesséKçetruc?), Dominique A (Bof génération), ou encore Oxmo Puccino (La Clef). Interrogé par Télérama sur, justement, le titre La Clef, Philippe Katerine a confirmé qu'il pouvait être interprété comme "une apologie de la sodomie". Mais pas que. "Pour moi, la formule 'Ouvre l’anus', répétée plusieurs fois, est directement empruntée aux stages de bien-être, de chant ou de yoga", a-t-il assuré.

Nawal Bonnefoy avec AFP