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Musique

Mort de Gabriel Bacquier, plus grand baryton français de l'après-guerre

Gabriel Bacquier en 1978

Gabriel Bacquier en 1978 - Gerard Fouet - AFP

Grand ambassadeur du chant français grâce à sa diction parfaite, il était également recherché pour son élégance scénique et son intelligence des rôles.

Gabriel Bacquier, le plus célèbre des barytons français de l'après Seconde Guerre mondiale qui a brillé sur la scène des plus grandes maisons d'opéra, est décédé mercredi à 96 ans, a annoncé son épouse à l'AFP. La mezzo-soprano Sylvie Oussenko n'a pas précisé les raisons du décès, survenu à son domicile à Lestre (La Manche).

Grand ambassadeur du chant français grâce à sa diction parfaite, il était également recherché pour son élégance scénique et son intelligence des rôles, notamment dans les opéras mozartiens, salué pour son Don Giovanni ou son comte Almaviva dans Les Noces de Figaro.

Il a chanté aux côtés de sopranos légendaires comme Maria Callas, Renata Tebaldi, Birgit Nilsson et Régine Crespin et sur les plus grandes scènes du monde, le Metropolitan Opera, la Royal Opera House de Londres, l'Opéra de Paris ou encore l'Opéra de Vienne.

Impressionnant dans Tosca de Puccini

Né à Béziers le 17 mai 1924, il fait ses études au Conservatoire à Paris en 1950 et, après s’être produit au cabaret et dans les salles de cinéma, il entre dans la troupe du Théâtre royal de La Monnaie à Bruxelles. 

Il intègre ensuite en 1956 l’Opéra-Comique puis l’Opéra de Paris qui possédait encore à l'époque une troupe, "à laquelle Gabriel Bacquier dit qu’il doit tout", rapporte son épouse qui est également sa biographe.

Le baryton a impressionné le public dans le rôle de l'inquiétant chef de la police Scarpia dans la Tosca de Puccini, ou dans celui de Golaud de Pelléas et Mélisande et l'a fait rire dans le "Don Pasquale" de Donizetti ou en incarnant le personnage du docteur Bartolo dans le Barbier de Séville.

Il est remarqué par Gabriel Dussurget, fondateur du Festival d'Aix-en-Provence et directeur artistique de l’Opéra de Paris qui lui confie le rôle-titre de Don Giovanni en 1960 lors d'une représentation télévisée, ce qui lance sa carrière internationale.

Excellent dans le répertoire italien et français

Gabriel Bacquier a excellé dans le répertoire italien et français, a fait de nombreux enregistrements et a reçu entre autres l’Orphée d’Or Herbert von Karajan de l’Académie du disque.

Dans un entretien avec France musique en 2019, il s'est amusé à dire que "tous les chanteurs français mettaient les accents italiens là où il ne fallait pas" et confié son regret de ne pas avoir abordé le répertoire allemand.

Il s'est rappelé dans cette interview sa rencontre avec le grand compositeur français Francis Poulenc: "Il m'a dit je vous ai entendu, ça n'était pas bien, mais tout simplement admirable".

J.L. avec AFP