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Musique

Michel Polnareff gagne son procès contre les pubs Cetelem et son sosie raté

Michel Polnareff pendant son concert à Epernay en avril 2016

Michel Polnareff pendant son concert à Epernay en avril 2016 - Bertrand Guay - AFP

Le tribunal a donné raison au chanteur qui n'avait pas apprécié que Cetelem utilise son image dans le cadre de sa campagne publicitaire.

Face à la campagne publicitaire Cetelem qui met en scène son sosie raté, Michel Polnareff a fait non. Le tribunal, lui a fait oui, en partie: il lui a alloué 10.000 euros de dommages et intérêts, là où il en réclamait plus d'un million, selon un jugement.

Dans cette campagne de pub de l'organisme de crédit, dont le slogan était "Il ne suffit pas de ressembler à Cetelem pour faire du Cetelem", on pouvait y voir un homme en caleçon blanc et cravate, qui, bardé de post-it verts s'évertuait à ressembler à la mascotte de Cetelem "Crédito", jovial petit personnage en pelouse à la tête ronde. Mais également un sosie approximatif de Michael Jackson, une Marilyn Monroe un peu épaisse... Surtout, un faux Polnareff en marcel, ukulélé en mains, qui, comme le vrai chanteur, porte blonde chevelure frisée et lunettes noires sur montures blanches.

Ces spots n'ont pas fait rire l'auteur de la La poupée qui fait non. Comme l'avait déclaré son avocate en avril 2015, il a été "horrifié" et a attaqué devant le tribunal de grande instance de Paris. Comme le résume la 17e chambre civile dans sa décision rendue mercredi, il "se plaint de l'utilisation, sans son autorisation, de son image par le biais du personnage créé", lequel "utilise ses "accessoires notoires" et son "identité physique marquante" afin de lui ressembler, personnage qui le ridiculise".

Caricature et "personnage ridicule"

Pour le tribunal "la reprise des attributs du chanteur (...) implique (...) la reprise de la célébrité et de l'image" de Michel Polnareff, alors même qu'il n'y aurait effectivement pas de confusion entre le personnage des films publicitaires". Quant à la caricature, invoquée par la défense, cet argument "ne saurait, dans le domaine de la publicité, être accueilli", selon le tribunal. "L'appréciation de la liberté d'expression au regard de l'atteinte portée aux droits d'autrui est, dans un tel cas, particulièrement restrictive, dès lors que" cette liberté "n'a pour objet que la satisfaction des intérêts financiers de l'annonceur". 

Mais si le personnage des publicités "présente effectivement un certain ridicule, il ne peut être considéré que ce ridicule rejaillit sur Michel Polnareff, dès lors que ce personnage se distingue du chanteur", "aucune atteinte à la dignité ne peut non plus être caractérisée". Ainsi, BNP Paribas Personal Finance, qui gère la marque Cetelem, et l'agence de publicité TBWA ont été condamnées solidairement à verser au chanteur 10.000 euros pour l'utilisation de son image, et 4.000 euros pour les frais de justice.

F.M. avec AFP