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Maëlle, gagnante de "The Voice 7", sort son premier album: "J'ai vraiment eu beaucoup de chance"

Maëlle

Maëlle - Cecy Young

La chanteuse de Toutes les machines ont un coeur sort ce vendredi l'album Maëlle, réalisé par Calogero. Elle revient pour BFMTV.com sur le chemin parcouru depuis sa victoire au télé-crochet de TF1.

Au printemps 2018, Maëlle devient la première artiste féminine à remporter The Voice. Alors âgée de 17 ans, l'élève de première décide de se concentrer sur ses études et d'avancer à son rythme. Un an et demi plus tard, le bac en poche, elle sort un premier album éponyme ce vendredi. Un joli opus aux sonorités mélancoliques, où les textes et le piano tiennent une place centrale, saupoudrés de notes d'électro. Outre Toutes les machines ont un coeur, le premier single écrit par Zazie, Maëlle y parle d'amour, de familles recomposées (Le mot d'absence), de harcèlement scolaire (L'effet de masse) et de réchauffement climatique (SOS). On reconnaît la patte de Calogero, rencontré quelques mois après sa victoire télévisée, qui lui a offert de réaliser ce premier disque. 

Des difficultés d'être à la fois artiste et lycéenne au processus créatif de cet album, en passant par sa nouvelle vie parisienne, la jeune fille originaire de Bourgogne s'est confiée à BFMTV.com sur ses premiers pas d'artiste et sur son disque, dont elle est "très, très fière". 

Comment a eu lieu la rencontre avec Calogero? 

C'était au festival des Nuits Bressanes, en juillet 2018. Ce soir-là, nous avons chanté Prendre racine en duo, et ça s'est tellement bien passé entre nous qu'on s'est dit que ce serait super de faire un album ensemble. J'étais aux anges; c'est un artiste que j'écoutais tout le temps. C'était hyper naturel, hyper simple, on mangeait ensemble pendant les répétitions avec mon père, c'était hyper familial. 

À ce moment-là, vous aviez mis la musique en pause? 

J'avais passé le bac de français juste après ma victoire. J'avais révisé, appris, et j'avais trop peur de me lancer dans la musique, je ne savais pas ce que j'allais proposer et avec qui j'allais travailler. Et le bac en terminale me faisait flipper. Sauf qu'à force d'attendre les gens commençaient à m'oublier, je ne pouvais pas retarder les séances studio. Quand j'ai rencontré Calo, je me suis dit 'Vas-y Maëlle, tu te lances'."

Quel a été le rôle de chacun? 

"On s’est mis au piano puis on a commencé à travailler ensemble, il m’a fait écouter ce qu’il avait dans la tête et moi je lui ai parlé des thèmes que je voulais aborder. C'était génial. (...) Calo voulait vraiment apprendre à connaitre mes goûts, alors je lui ai envoyé un mail avec plein de titres de chansons, d’auteurs et de compositeurs que j’aimais. Il y avait de tout, du Abba, du Billie Eilish, du Lana del Rey... Une équipe d'auteur me proposait des textes."

Vous essayez de faire la jonction entre chanson française et pop plus assumée? 

Il y a ce mélange-là. Dans Le mot d'absence par exemple, on a ce côté electro-pop, avec un texte fort. 

Zazie, votre coach dans The Voice, a écrit Toutes les machines ont un coeur, le premier single extrait de l'album...

Avoir Calogero et Zazie sur mon premier album, c'était fou. J'étais tellement contente qu'elle soit là, c'était tellement rassurant. Je la voyais en studio, on buvait de la tisane, elle me guidait... Ce sont de très bons souvenirs. Je regardais cette scène et je me disais 'Tu te rends compte, tu pourrais être en cours et t'es là, avec Zazie et Calogero'."

Tout ça en étant en terminale, l'année du bac? 

Je jonglais entre les études et les séances studio, donc je faisais des allers-retours; je restais trois ou quatre jours à Paris puis je retournais en philo et en maths. C’était pas génial (rires). Parfois les profs me félicitaient, parfois ils me disaient 'tu n'es jamais là, ça risque d'être compliqué pour toi" (...) Il faut être très entourée. Toute seule, je pense que je n'aurais pas réussi à tout faire en même temps. J'avais des amis au top qui m'avaient fait tout un dossier avec toutes mes fiches. Alors en studio je révisais le Moyen-Orient et la Seconde Guerre mondiale (...) J'ai été aidée par ma famille, mes amis, par Calogero, son équipe, Mercury... J'ai vraiment eu beaucoup de chance et c'est pour ça que je me suis accrochée. Je me suis dit 'Tu donnes tout et après, le lycée, c'est fini. Si tu redoubles, ça va être encore pire'."

Vous composez aussi, mais vous n'avez pas participé à la mise en musique des textes de l'album. Ce sera pour l'opus suivant? 

"Je pense. J'étais assez effrayée de me lancer là-dedans, et être sous la protection d’un artiste comme Calogero m'a beaucoup rassurée. je me disais que si je composais, ça n’allait pas être ouf parce que je n'avais aucune expérience, je n'allais pas avoir du tout confiance en moi. Faire écouter mes musiques c’est tellement dur, et Calogero m’a appris à composer. Je lui ai envoyé certaines musiques par mail qu'il a vraiment beaucoup aimées, donc j’ai pris confiance grâce à lui. L'écriture, en revanche, je trouve ça tellement dur (...) J'ai essayé et quand je lis ce que j'écris je me dis 'Non, tu peux pas' (rires)."

Comment votre vie a-t-elle changé? 

"J'ai emménagé à Paris, j'ai mon appartement, je me suis inscrite dans une école de danse. Il y a aussi le stress de la sortie de l'album. Ce qui est le plus dur, je trouve, c'est qu'on est facilement exposés, et tout est facilement critiqué ou critiquable. À chaque interview, je stresse de dire une bêtise et de me retrouver sur malaise TV (rires). En même temps j'ai hâte que les gens écoutent, c’était un travail d’un an, c’est énorme. Il faut que le bébé sorte."

Quel a été votre ressenti face au produit fini? 

"Je suis très, très fière de cet album-là parce que j’ai énormément d’histoires. Le disque a plusieurs formes, et toutes les chansons détiennent un message. Toutes le machines ont un cœur parle de toutes ces technologiques qui arrivent. Il y a beaucoup de thèmes forts, à mon sens, comme l’écologie ou le harcèlement scolaire. Quand on est artiste et qu’on a cette possibilité de mettre en lumière des thèmes comme ceux-là, je trouve que c'est intéressant et important."

Une chanson favorite? 

"J'en ai plein, mais j'aime particulièrement Sur un coup de tête, parce que je trouve qu'elle représente vraiment ce qui s'est passé pour moi. J'ai envoyé ma vidéo sur MyTF1 sur un coup de tête, pour rigoler. Et grâce à ce moment-là, j'en suis là, à sortir un album. Je n'arrête pas de le dire à ma mère: 'Imagine si je ne l'avais pas fait...'."
Propos recueillis par Benjamin Pierret