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Les Victoires de la musique honorent le discret William Sheller

William Sheller reçoit ce vendredi une Victoire d'honneur pour l'ensemble de sa carrière.

William Sheller reçoit ce vendredi une Victoire d'honneur pour l'ensemble de sa carrière. - Patrick Kovarik - AFP

Le chanteur de 69 ans reçoit ce vendredi une Victoire d’honneur. Discret, l'interprète d’Un homme heureux est récompensé pour sa longue carrière marquée de nombreux tubes.

Après une longue absence, William Sheller a fait son retour à la fin de l’année dernière avec un nouvel album. Un retour que les Victoires de la musique ont décidé de saluer en lui attribuant une Victoire d’honneur ce vendredi.

Un hommage à ses quarante ans de carrière, marqués par des mélodies délicates et mélancoliques comme Les Filles de l’aurore, Photos souvenirs ou encore Un homme heureux, sans doute le titre le plus connu du public. En 1993, il avait d’ailleurs reçu une Victoire pour ce titre, accompagnée d’une deuxième récompense pour son album Sheller en solitaire.

Poussé par Barbara 

A l’origine, William Sheller se destinait pourtant davantage à la musique classique. A 16 ans, il quitte l’école pour s’y consacrer pleinement et prépare même le prestigieux Grand Prix de Rome qui récompense la composition musicale. Mais tombé amoureux des Beatles, il préfère finalement la chanson.

Le chanteur fait ses débuts dans les années 70, poussé par Barbara. "Elle cherchait de nouveaux arrangements, on lui avait fait écouter mon Lux Aeterna, elle a désiré me connaître. Quand je suis arrivé chez elle, à Précy- sur-Marne, j’étais blond et habillé tout en blanc. Elle a commencé par me dire qu’elle ne travaillait qu’avec des bruns et que la couleur blanche lui portait malheur… Finalement on a bavardé, on est devenus amis et j’ai fait les orchestrations de son album La Louve", explique-t-il à RollingStone.

En 1975, il signe son premier succès avec la chanson Rock’n’dollars, titre parodique de la pop anglaise dont il s’inspirera largement tout au long de sa carrière.

Peu inspiré par la scène française actuelle

Discret, William Sheller est resté sept ans silencieux avant de sortir en septembre Stylus, son 13e album studio. Un album pop raffiné accompagné d’un quatuor à cordes et aux accents de musique de chambre.

En-dehors du studio et de la scène, l’homme cultive sa rareté et se tient à l’écart des médias.

"A présent, si je reste en retrait, c’est que je me suis retrouvé dans des émissions où je n’avais rien à faire", justifie le chanteur à l’Obs. "J’ai trop affaire à des gens pour qui je n’existe que depuis 1990 et qui n’ont comme référence musicale que la dernière star de The Voice", poursuit-il encore dans RollingStone.

Une scène française qui n'inspire pas tellement l'artiste. "Côté francophone, il y a peu de choses qui me passionnent, à part Christine and the Queens et Stromae, qui vont au-delà de la chanson. Je ne trouve pas l’époque très créative. Ils sont tous pareils, ont tous la même coupe de cheveux, sont tous tatoués, ressemblent tous à des pubs pour les déodorants."

L’artiste est pourtant récompensé par les Victoires de la musique qui marquent cette année la montée en puissance de la génération The Voice, représentée par Louane, Kendji Girac et Fréro Delavega.

Carole Blanchard