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Le rappeur Vald sort un 1er album sensible et engagé

Il détonne dans le milieu du rap. Vald multiplie les références dans son premier album, sorti ce vendredi, et revendique un propos engagé et social.

Il provoque, Vald. Mais trace petit à petit son sillon dans le rap français. Le clip de son morceau Eurotrap a été visionné près de 5 millions de fois sur YouTube. Et le chiffre monte à 12 millions pour le clip de Bonjour, qui l’a révélé

Le rappeur francilien publie ce vendredi Agartha, un premier album sensible mais brutal, chargé de références ésotériques. Avec ses sons très électroniques et dansants, le rappeur entend composer "une première couche très superficielle qui camoufle quelque chose de bien plus puissant, un réseau lumineux", explique-t-il. L'album, qui devait d'abord s'appeler Radical, a finalement pris le nom d'un royaume imaginaire caché sous la croûte terrestre.

Voix nasillarde et vocabulaire recherché

Vald déroule de sa voix nasillarde un vocabulaire rare pour un disque de rap, où "gougnafier" rime avec "défourailler". Les histoires de strip-teaseuses côtoient la société secrète des Illuminati, un homme-lézard, une petite chatte et des libellules. Le titre de son album, Agartha, fait d'ailleurs référence à un mythe ancien, cher aux occultistes, celui d'un royaume à l'intérieur de la terre.

S'il considère que sa musique est d'abord "hystérique", il justifie la "violence": "Le rap est une musique plutôt violence et agressive, donc on se retrouve à être plutôt violent et agressif, mais il y a plein d'autres morceaux dans l'album qui sont parfaitement doux et encore plus violents du fait qu'ils sont doux. Mais la violence n'est pas du tout une fin en soi", confie-t-il à BFMTV sur le tournage de son prochain clip.

Le rappeur de 24 ans se livre aussi dans ce premier album: "J'en ai marre d'être blessé (...) mon corps a vécu, mon coeur est vétuste", regrette-t-il dans le titre Neo, après s'être lancé dans une déclaration d'amour très pop à sa copine (Je t'aime) puis à sa meilleure amie.

"Insuffler une envie d'insoumission"

Le rappeur d'Aulnay-sous-Bois en Seine-Saint-Denis revendique aussi un propos "social", se disant catastrophé par la montée du "communautarisme" et la "surconsommation", qui sont "des barrières qui nous empêchent d'être en paix". Celui qui a été scolarisé dans un lycée catholique et a une licence de math et d'informatique détonne dans l'univers du rap, avec son look discret de premier de la classe, et un discours élaboré et construit. Et s'il pointe du doigt dans ses textes les travers de la société, c'est pour prôner l'insoumission.

"Le rap et la musique plus généralement, ce n'est pas fait pour dénoncer. S'arrêter à dénoncer, ça ne rime à rien. Par contre j'ai envie d'insuffler une envie d'insoumission à ceux qui m'écoutent", précise-t-il.

"S'empiffrer jusqu'à mourir"

Depuis ses débuts, le rappeur soigne aussi ses clips, toujours tournés autour de concepts choc: après avoir tué sa famille dans son premier titre, il dévore jusqu'à la mort dans Megadose, façon Grande Bouffe: "Même avec un mec qui leur hurle que tout ce système de consommation et de surconsommation c'est n'importe quoi, ils sont tous quand même autour de la table à s'empiffrer jusqu'à mourir". 

Pour Eurotrap, il a proposé à ses fans de décorer son clip. "Ca a été une expérience sociale incroyable. Il y a eu énormément d'edit, de partages, une espèce de collaboration avec tout un tas d'inconnus, c'est génial", s'extasie Vald.

Le jeune rappeur prometteur se lance dans une tournée le 28 janvier, qui passera par l'Olympia à Paris le 17 mars.

Magali Rangin avec Philippe Dufreigne, Lola Stern et AFP