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Le rappeur Médine accuse l'extrême droite de vouloir "limiter" sa liberté d'expression

Médine

Médine - Capture d'écran YouTube

Alors que plusieurs personnalités politiques protestent sur sa venue au Bataclan et qu'une pétition a été lancée, le rappeur Médine est sorti du silence pour répondre à la polémique.

La venue de Médine au Bataclan est au coeur d'une vaste polémique depuis 24 heures. Alors que le rappeur doit se produire en octobre prochain dans la salle parisienne frappée par une attaque terroriste le 13 novembre 2015, des élus de droite et d'extrême droite protestent contre la venue de l'artiste qui avait suscité une polémique en 2015 avec le titre Don't Laïk, paru une semaine avant l'attentat contre Charlie Hebdo.

Face à la protestation d'une partie de la classe politique et aux nombreuses déclarations dans la veine de celles d'Aurore Bergé, qui dénonce une "insulte" aux morts du Bataclan, le rappeur a choisi de sortir du silence ce lundi en s'exprimant sur les réseaux sociaux. Médine assure d'abord vouloir "lever toutes ambiguïtés". 

Le soutien de Médine aux familles des victimes

"Je renouvelle mes condamnations passées à l’égard des abjects attentats du 13 novembre 2015 et de toutes les attaques terroristes, et assure avec la plus grande sincérité l’ensemble des familles des victimes de mon profond soutien."

"Voilà 15 ans que je combats toutes formes de radicalisme dans mes albums, poursuit le rappeur. Un engagement qui me vaut les foudres de l’extrême-droite et de ses sympathisants, qui n’hésitent pas à détourner le sens de mes chansons; ceux-là même aujourd’hui qui tentent d’instrumentaliser la douleur des victimes et de leur famille."

La "récupération politique"

Le rappeur havrais s'interroge alors en conclusion de son message et lance un appel: "Allons-nous laisser l’extrême droite dicter la programmation de nos salles de concerts voire plus généralement limiter notre liberté d'expression?".

Ce lundi, Alexis Lebrun, porte-parole de l'association de victimes "Life for Paris" a défendu sur BFMTV la programmation du Bataclan en rappelant que "le Bataclan a été une victime de attentats". "Ils sont suffisamment bien placés pour connaître la gravité de ce qui s'est passé." Selon lui, les programmateurs sont légitimes dans leur choix, déplorant la "récupération politique".

De son côté, Philippe Duperon, président de l'association "13onze15", assurait sur BFMTV avoir contacté la direction du Bataclan sur ce choix de programmation. "Le personnage est éminemment contestable, assure-t-il au sujet de Médine. "Nous sommes deux fois victimes", conclut-il.

F.M.