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Musique

La chanteuse Esma Redzepova, "la reine des gitans", est morte

Esma Redzepova à l'Eurovision en 2013

Esma Redzepova à l'Eurovision en 2013 - Jessica Gow - Scanpix Sweden - AFP

Âgée de 73 ans, l'artiste s'est éteinte ce dimanche 11 décembre à Skopje.

La chanteuse macédonienne Esma Redzepova, considérée comme l'une des divas de la musique tsigane et adulée par les Roms, est décédée dimanche matin à Skopje, selon des sources hospitalières qui ont confirmé les médias locaux. Agée de 73 ans, la "reine des gitans", a des admirateurs bien au-delà des Roms des Balkans. 

En juin, Esma Redzepova avait encore fait salle comble à Belgrade, chantant un peu moins d'une heure devant un public extatique, mêlant jeunes et admirateurs plus âgés, accompagnée par le groupe bosnien Mostar Sevdah Reunion. Toujours vêtue d'une de ses tenues extravagantes, dotée d'une voix puissante véhiculant les émotions, qu'elle modulait à volonté, elle avait bâti son succès sur un répertoire de centaines de chansons. 

Son combat contre le racisme et les préjugés

L'artiste mêlait airs traditionnels roms ou macédoniens et sonorités plus modernes, approchant la musique pop ou électro, collaborant ces dernières années avec de jeunes artistes des Balkans. Elle fut l'une des premières à chanter en langue romani et fut une militante de l'émancipation des femmes roms. 

Toute sa vie, Esma Redzepova s'est battue contre le racisme et les préjugés de tous bords, une partie de la communauté rom jugeant indigne d'une femme de chanter ou lui reprochant notamment son mariage et sa longue collaboration artistique avec le compositeur Stevo Teodosievski, un "gadjo". Elle avait représenté la Macédoine au concours Eurovision en 2013 avec la chanson Imprija. Durant sa carrière, elle s'est produite aux Etats-Unis, en Australie, en Inde, à l'Olympia à Paris dès 1962.

La "reine des gitans" a également bâti sa renommée sur ses activités humanitaires, adoptant plusieurs dizaines d'enfants roms. Ses funérailles sont prévues lundi, a indiqué sa famille.

Fabien Morin avec AFP