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Musique

John Cale fait revivre le Velvet Underground le temps d'un concert

L'exposition sur le Velvet Underground à la Philharmonie de Paris.

L'exposition sur le Velvet Underground à la Philharmonie de Paris. - Eric Fefferberg - AFP

Tête pensante du Velvet Underground, John Cale a fait revivre le mythique groupe new-yorkais dimanche soir à la Philharmonie de Paris, le temps d'un concert rare et intense avec en guest-stars de choix les Libertines, Lou Doillon ou le rappeur Saul Williams. De I'm Waiting for the man à Sister Ray en grand final, le multi-instrumentiste gallois de 74 ans a fait, comme sur les disques du quartet, alterner ballades et morceaux plus expérimentaux, pendant deux heures électriques.

Rejouant le célèbre "album à la banane" de 1967 mais également des titres de White Light/White Heat (1968), 2e album tout aussi adulé par des générations de musiciens. Entré sur scène avec une banane à la main, Cale, pilier du groupe avec Lou Reed (mort en 2013), n'a pas boudé son plaisir, en reprenant l'obsédante Venus in Furs à l'alto électrique ou Sunday morning. Derrière lui, défilaient sur un écran géant images psychédéliques et photos de ses anciens camarades, de Nico ou de leur protecteur Andy Warhol, rappelant les projections qui rythmaient déjà les concerts du Velvet.

Pete Doherty et Lou Doillon

Costume noir et petit bouc blanc, l'élégant musicien, qui a au long de sa carrière multiplié les collaborations, a laissé dimanche Pete Doherty et Carl Barât (Libertines) déployer toute leur énergie, pour un fulgurant European Son de 10 minutes ou encore Run run run. Les Américains d'Animal collective ont mis leur touche folk et rythmique à There she goes again. La chanson All tomorrow's parties hier interprétée par Nico avait été, très justement, confiée à l'Américain Mark Lanegan.

Mais Femme fatale réservée à Lou Doillon. A Etienne Daho est revenu le doux I'll be your mirror. Aux Inrocks sorti mercredi, John Cale avait confié son "regret" que la carrière du Velvet ait été si brève (5 ans): "nous aurions pu faire beaucoup plus ensemble. Mais c'était impossible, Lou ne voulait plus continuer."

Le but était de combiner le rock'n'roll et la musique d'avant-garde. Pour créer un nouveau genre. Nous partagions un goût du risque", raconte-t-il, même si "secrètement nous étions fans et un peu jaloux des Beatles". Les membres du groupe se sont ponctuellement retrouvés pour interpréter leurs titres, notamment en 1993.

"Je serai le seul membre original sur scène"

Aujourd'hui, "Lou, Nico et Sterling (Morrison, le guitariste, ndlr) sont morts, et Moe (Tucker, la batteuse) ne prend pas l'avion. Je serai le seul membre original sur scène. Ca me laisse songeur. Mais je savais qu'un jour ou l'autre il me faudrait affronter ces fantômes, alors autant le faire avec élégance," dit encore Cale à l'hebdomadaire.

Ce concert était organisé en marge de l'exposition que la Philharmonie consacre au Velvet jusqu'au 21 août. En fin de prestation, devant une grande salle comble, Cale, qui n'avait jusque-là pas dit mot, a dit "merci Paris!" "On vous aime, et n'oubliez pas, n'oubliez pas, ce que vous nous avez appris. Si vous avez un coeur noble, c'est pour toujours", a-t-il lancé.

la rédaction avec AFP