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Eminem a reçu la visite des services secrets après un rap anti-Trump

Eminem en concert en juillet 2018

Eminem en concert en juillet 2018 - Torben Christensen / Ritzau Scanpix / AFP

Le rappeur américain raconte dans un des morceaux de son nouvel album avoir reçu la visite des services secrets, après son freestyle anti-Trump lors des BET Hip Hop Awards fin 2017.

Eminem règle ses comptes. Kamikaze, son album surprise sorti jeudi est une réponse à l'accueil désastreux de son précédent disque, Revival en décembre dernier.

Le rappeur y règle aussi ses comptes avec le président des Etats-Unis, Donald Trump. Il le surnomme l'Agent Orange, référence au défoliant que l'armée américaine répandit sur les forêts du Vietnam pendant la guerre, et qui causa des maladies et malformations parmi la population.

Eminem révèle dans la chanson The Ringer, la première de l'album, avoir reçu la visite des services secrets. Il écrit:

"'Cause Agent Orange just sent the Secret Service/ To meet in person to see if I really think of hurtin' him / Or ask if I'm linked to terrorists /
I said, "Only when it comes to ink and lyricists."

"Assassiner par des paroles"

Que l'on pourrait traduire par "Parce que l'Agent Orange m'a envoyé les services secrets (ndlr: il s'agit en fait d'une agence gouvernementale qui assure la protection du président des Etats-Unis)/ Pour me rencontrer en personne pour voir si je pensais vraiment à le blesser / Ou demander si je suis lié aux terroristes / J'ai dit 'Seulement s'il s'agit d'encre et des paroles".

Cette visite est intervenue après un freestyle du rappeur résolument anti-Trump, diffusé lors des BET Hip Hop Awards, en 2017. Cela s'achevait ainsi:

"Le reste de l'Amérique est debout. Nous aimons notre armée et nous aimons notre pays, mais putain, nous détestons Trump."

Dans The Ringer, Eminem assure que Donald ne lui a pas répondu avec des mots par peur de se faire "assassiner par ses paroles".

Selon genius.com, ce n'est pas la première fois que le rappeur virtuose reçoit une telle visite. EN 2003 déjà, lors du premier mandat de George W. Bush, il avait été la cible d'investigations, après avoir rappé dans la chanson We the Americans (sur l'album Straight from the Lab): "Je ne rappe pas pour les présidents morts, je préférerais voir le président mort ("I don’t rap for dead presidents, I’d rather see the president dead", sachant que "dead president" désigne en argot les billets de banque, tous à l'effigie de présidents américains).

Magali Rangin