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Musique

Ces artistes qui se revendiquent de Daho, "petit prince" de la pop

Etienne Daho

Etienne Daho - Richard Dumas

A 60 ans, le chanteur endosse un nouveau rôle: celui de parrain de la pop française.

Il se présente souvent comme l’héritier du Velvet Underground, de David Bowie, de Gainsbourg ou de Françoise Hardy. Étienne Daho est aujourd’hui considéré comme le "parrain" ou le "petit prince" de la pop française. "L'influence du chanteur irrigue comme jamais les jeunes générations pop, de Lescop à Damien, Aline ou Séverin", pouvait-on lire en 2012 dans un article du Monde intronisant la célèbre marinière du chanteur, portée sur la cover de La Notte, La Notte, comme la "mère de nouvelles vagues pop."

Artiste généreux, Daho a toujours mis en avant ses coups de cœur, que ce soit sous forme de playlists pour Les Inrocks ou d'exposition de photos. En 2014, à l'occasion d'une carte blanche à la Cité de la musique à Paris, il a organisé une concert avec ses protégés: Dominique A, Lou Doillon, la Femme, Frànçois & The Atlas Mountains, John & Jehn, Mustang, Perez, The Pirouettes, Poni Hoax, Calypso Valois et Yan Wagner. Tout le gotha de la pop français était convié, ou presque.

"Un ami, un soutien"

Avec chacun, il entretient des relations cordiales. Il a produit Places de Lou Doillon et Forty Eight Hours de Yan Wagner. The Pirouettes le considère comme “un ami, un soutien”. "Ses premiers disques font l'effet, pour les gens de mon âge, d'une madeleine de Proust", expliquait au Monde le leader du groupe Aline, Romain Guerret, âgé de 36 ans. "Moi", expliquait Lou Doillon à Elle en juillet dernier, "si je n’avais pas eu Étienne Daho pour m’épauler, m’entourer d’une telle force de conviction et d’amour, je crois que je n’y serais jamais arrivée. Ou alors cinq ans plus tard. Il a tellement cru en moi que j’y ai cru à mon tour, naïvement."

Lui qui aime tant rendre hommage à ses idoles (Françoise Hardy, Jeanne Moreau, Astrud Gilberto, Marianne Faithfull) a eu le droit en 2008 à un tribute album. Son titre: Tombés pour Daho. Au générique: des anciens collaborateurs (Daniel Darc, Elli Medeiros, Jacno, Arnold Turboust) et ceux qui, à l’époque, constituait la jeune génération (Benjamin Biolay, Sébastien Tellier).

Celui qui a ressorti vendredi 18 novembre trois disques majeurs - Pour nos vies martiennes (1988), Paris Ailleurs (1991) et Le Condamné à mort (2010) - est devenu un phare pour les nouvelles générations d'artistes. Dans une interview accordée en 2013 aux Inrocks, il commentait avec son humilité habituelle ce statut inédit: "Je me suis moi-même beaucoup nourri de mes aînés, et qu’on se nourrisse de ma musique maintenant me comble. C’est une chaîne de transmission." C'est ce que l'on nomme, aussi, les "chansons de l'innocence retrouvée".

Jérôme Lachasse