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Burn out chez les artistes: Jain, Lomepal, Bigflo et Oli décident de faire une pause

Jain de retour avec le single "Alright" -

Jain de retour avec le single "Alright" - - Paul & Martin

La jeune génération musicale rencontre beaucoup de succès, mais confie sa difficulté à le gérer.

Populaires et célébrés de tous, Stromae, Vianney, Bigflo et Oli, Angèle, Lomepal et Jain sont aussi fatigués, au bord du burn out. Plusieurs d'entre eux, comme Stromae, se sont retirés de la scène publique pour se consacrer à leur vie privée. D'autres, comme Vianney ou Jain, annoncent vouloir faire des pauses pour mieux revenir, essorés après des longs mois de promotions et de concerts. 

"Après quatre ans de tournées non-stop, je n'avais plus grand-chose à donner sur scène", confie Jain dans les colonnes du Parisien. "J'étais rincée et j'ai préféré m'arrêter que faire un mauvais Bercy. En quatre ans, j'ai sorti deux albums et fait 320 concerts dans 16 pays… et j'ai eu un mois de vacances! Là, je suis allée au Cap Vert. Ça fait du bien de vivre normalement, sans courir partout, et d'expérimenter sans pression."

Même son de cloche chez Lomepal: "Je veux tout couper, je veux fuir l'industrie, le système. Physiquement, je sens qu'il faut faire un break, mais c'est surtout la pression et le stress… Je n'ai pas envie de développer des maladies", indique-t-il au Parisien. "Je n'ai plus envie de faire de la musique, il y a même des collaborations envisagées que j'ai déclinées. Parce que je sais que je ferais un truc nul."

"On a besoin de se retrouver"

Après deux années chargées et trois Victoires de la musique, Bigflo et Oli veulent aussi s'arrêter un temps: "On a besoin de se retrouver et de se reposer", a expliqué il y a plusieurs mois Oli à Melty. "Pour la première fois, on va se laisser porter par ce qu'on va vivre et voir où vont nous amener les recherches qu'on va faire dans la musique, dans ce qu'on va écrire, sans pression, sans deadline et ça, ça va être agréable dans le processus artistique. Et ça va être une première de travailler sans pression, là on va enfin pouvoir faire arrêt sur image!"

"Le vrai cas de burn-out dont on se souvient tous, c'est Stromae", rappelle Candice Mahout, cheffe du service culture de BFMTV. "Quand le succès monte, il fait toutes les scènes. On sent qu'il est content puis l'année d'après il confirme l'essai. Là, on sent qu'il se cache, qu'il nous évite, qu'il ne veut pas tellement donner d'interviews. On sent le malaise qui monte." Selon Candice Mahout, un artiste n'accordera pas à un journaliste "une interview pour vous dire qu'il va mal. Mais on le sentira au détour de phrases. Il va vous lâcher qu'il a envie de faire une pause."

"Une psy pour ne pas péter les plombs"

Si Jain, dans Le Parisien, refuse de se plaindre et confie sa joie de faire de la musique, elle conçoit que le succès peut être épuisant: "Tout repose sur moi sur scène, où je suis seule. C'est beaucoup d'énergie de tout gérer, les machines, le public et comme j'étais lessivée, mon plaisir était moins spontané. Il fallait que je fasse une pause."

Elle prépare cependant déjà la suite, mais préfère prendre son temps: "Disons que je fais une pause à durée indéterminée. Je vais prendre le temps qu'il me faudra pour faire un bon album, cinq ans s'il le faut… Mon troisième disque va définir si je reste ou pas dans le paysage musical."

Lomepal, de son côté, a "contacté une psy cette année pour ne pas péter les plombs": "Je la vois de temps en temps, pour lui faire un compte rendu, et ça m'aide bien. Elle me dit que je prendrai peut-être goût au calme… Mais je pense que je reviendrai. Peut-être plus fort."

Jérôme Lachasse