BFMTV
Musique

Aya Nakamura: "certains se demandent avec qui j’ai couché pour en arriver là"

Aya Nakamura dans son clip "Djadja"

Aya Nakamura dans son clip "Djadja" - Capture d'écran Aya Nakamura - YouTube

Dans une interview accordée au Parisien, la chanteuse révélée par son tube "Djadja" est revenue sur les clichés et le sexisme dont elle est victime depuis son succès.

Des concerts qui affichent complets et déjà 226 000 albums vendus: depuis la sortie de son titre "Djadja", en avril 2018, Aya Nakamura est devenue un véritable phénomène. 

À l’occasion du festival du printemps de Bourges, qu’elle clôturait dimanche soir, la chanteuse de 23 ans est revenue dans une interview accordée au Parisien sur le sexisme et les nombreux clichés inhérents au monde de la musique auxquels elle doit faire face en tant que femme noire qui a réussi dans ce milieu particulièrement difficile.

"Certains se demandent avec qui j’ai couché pour en arriver là. La musique c’est mon métier, c’est toute ma vie, j’écris tous les jours. Je travaille beaucoup depuis cinq ans. Comme d’autres artistes masculins. Mais c’est plus difficile car je suis une femme noire. Pour certains, si j’avais été plus claire de peau, j’aurai pu avoir du succès plus vite", confie-t-elle au quotidien.

"Je véhicule une fausse image"

Celle qui s'est offert le château de Fontainebleau pour son dernier clip, "Pookie", ne souhaite pas non plus qu’on lui colle une étiquette de "rappeuse des quartiers" uniquement car elle est une femme noire qui rencontre un immense succès, principalement auprès des jeunes.

"Certains le pensent (qu’elle fait du rap, NDLR) car je suis une renoi qui vient des quartiers. C’est un cliché de gens qui ne m’écoutent pas. Un artiste avec qui je devais faire un clip m’a envoyé le scénario avec inscrit "Aya Nakamura - rappeuse". Et je ne me suis dit : "lui, c’est mort, il n’a rien compris à ma musique".

Parmi les autres clichés dont est victime Aya Nakamura: ses origines africaines. "Je suis fière de mes origines mais on n’est pas obligé de titrer "Aya la Malienne", a-t-elle déploré. "Qu’est-ce que tu me racontes la savane ? Je véhicule une fausse image, j’ai grandi dans la street (la rue, NDLR)". La chanteuse espère en tout cas que ces stéréotypes disparaîtront "avec le temps". 

Pour celles et ceux qui seraient déjà des fans absolus ou pour les néophytes qui auraient envie de découvrir le phénomène Aya Nakamura, sachez que la star devrait prochainement ajouter de nouvelles dates de concert à sa tournée qui se tient à guichets fermés depuis son lancement, le 26 mars dernier. 

Juliette Mitoyen