BFMTV
Musique

Archives détruites dans un incendie: Tupac et Tom Perry cités dans une plainte collective contre Universal

Tupac

Tupac - Capture d'écran

Les ayants droit de plusieurs artistes s'associent à une plainte collective. Ils réclament au moins 100 millions de dommages et intérêts à Universal, qui aurait caché la perte d'enregistrements originaux dans un incendie.

Les ayants droit du rappeur Tupac ou du rockeur Tom Petty se sont associés à une plainte collective déposée contre Universal Music Group, soupçonné d'avoir délibérément caché l'ampleur d'un incendie qui, en 2008, a détruit 500.000 enregistrements originaux.

Les plaignants demandent au moins 100 millions de dommages et intérêts au numéro un mondial de la musique, dans leur action collective déposée juste avant le week-end devant un tribunal fédéral de Los Angeles.

Il s'agit du premier recours en justice depuis la révélation par le New York Times des importants dégâts causés par le sinistre, survenu le 1er juin 2008 dans les installations d'Universal à Hollywood.

Un entrepôt "ni adapté ni aux normes"

La plainte a été déposée par trois cabinets juridiques qui représentent aussi les intérêts du groupe Soundgarden, de la formation Hole fondée par Courtney Love, ou du chanteur de folk Steve Earle.

"UMG a conservé des enregistrements originaux, qui incarnent le travail musical des plaignants, dans un entrepôt ni adapté ni aux normes", selon la plainte. 

Universal Music a ensuite "dissimulé les pertes avec des déclarations publiques mensongères", tout en nouant un accord confidentiel avec son autre branche Universal studios, d'après ce document.

Joni Mitchell, Elton John, Janet Jackson...

Parmi les enregistrements partis en fumée se trouvaient des oeuvres, parfois uniques, de stars légendaires comme Billie Holiday, Louis Armstrong, Ella Fitzgerald, Sonny and Cher, Joni Mitchell, Eric Clapton, Elton John, Janet Jackson ou Nirvana.

"Je vais être clair: nous devons la transparence à nos artistes", a écrit Lucian Grainge, PDG d'Universal Music Group, dans un mémo publié par la lettre spécialisée Music Business Worldwide.

Filiale de Vivendi dont le siège est à Santa Monica, près de Los Angeles (Californie), Universal Music Group est considéré comme l'un des trois géants de la musique dans le monde, avec Sony Music Entertainment et Warner Music Group.

Mais la part de marché détenue par UMG est presque deux fois plus importante que son challenger Sony, grâce notamment à des poids lourds comme Ariana Grande et Drake, ainsi qu'un colossal catalogue d'artistes disparus, tels Frank Sinatra ou Queen. 

Vivendi cherche à vendre 50% d'UMG et n'a pas l'intention de renoncer, a déclaré son PDG Arnaud de Puyfontaine au magazine Variety. L'incendie "a eu lieu il y a onze ans et les gros titres ne sont que du bruit", a-t-il estimé. 

Benjamin Pierret avec AFP