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Afrique du Sud: le rappeur Mos Def devant la justice

Mos Def au tribunal de Bellville en Afrique du Sud le 8 mars 2016

Mos Def au tribunal de Bellville en Afrique du Sud le 8 mars 2016 - Rodger Bosch - AFP

Le rappeur américain Mos Def a brièvement comparu ce mardi 8 mars devant un tribunal du Cap pour avoir enfreint les lois sur l'immigration en tentant de quitter en janvier l'Afrique du Sud avec un document invalide intitulé "passeport mondial". L'audience a été reportée au 24 mars. L'artiste demeure libre sous caution en attendant.

La comparution de l'artiste de 42 ans, de son vrai nom Dante Terrel Smith, a d'abord été retardée car il refusait de retirer le turban qui masquait une partie de son visage. Il est finalement revenu plus tard dans la matinée avec une simple écharpe sur sa tête lui permettant de passer les contrôles de sécurité du tribunal. Mos Def qui est arrivé accompagné d'un petit groupe d'amis dans le tribunal de Bellville, un quartier ouvrier et industriel du Cap, a refusé de s'exprimer devant la presse. Il s'est ensuite assis à côté d'autres suspects qui attendaient eux aussi de comparaître.

Un "passeport mondial" non reconnu par l'Afrique du Sud

Une fois appelé à la barre, Mos Def, lunettes et veste noires a écouté calmement le procureur demander le report de l'audience et n'a pas eu à s'exprimer devant le juge. Mos Def a été arrêté en janvier à l'aéroport du Cap alors qu'il tentait de se rendre en Ethiopie avec un document intitulé "passeport mondial" qui n'est pas reconnu par l'Afrique du Sud. Le passeport mondial, délivré par la World Service Authority (WAS), une organisation non-gouvernementale américaine fondée en 1953, est un document créé au nom de la Déclaration universelle des droits de l'Homme mais refusé par la plupart des Etats. Seuls le Burkina Faso, la Mauritanie, la Tanzanie, le Togo et l'Equateur lui accordent une valeur, cependant essentiellement symbolique.

Mos Def était arrivé en Afrique du Sud le 30 novembre avec un passeport américain en règle et un visa de touriste qui devait expirer le 28 février. Il est accusé d'avoir enfreint les lois sur l'immigration en utilisant notamment une fausse identité et en "aidant sa famille à rester illégalement en Afrique du Sud". Les services d'immigration ont en effet noté que son épouse et son plus jeune enfant avaient dépassé leur autorisation de durée de séjour sur le territoire, leurs visas ayant expiré en avril 2014. Dans un enregistrement audio publié en janvier, Mos Def affirmait n'avoir "enfreint aucune loi". Selon les autorités, le rappeur a multiplié les aller-retours en Afrique du Sud depuis juin 2013, en utilisant à chaque fois un passeport américain en règle.

F.M. avec AFP