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Affaire Traoré: des stars du rap réclament "justice pour Adama" lors d’un concert

Le rappeur Kery James sur la scène des Eurockéennes de Belfort en 2013.

Le rappeur Kery James sur la scène des Eurockéennes de Belfort en 2013. - Sébastien Bozon - AFP

Un concert était organisé à la Cigale à Paris en présence des rappeurs Ärsenik, Kery James ou Médine.

"Il faut que ça s'arrête". Comme Ärsenik, une dizaine de grands noms du rap français ont dénoncé ce jeudi 2 février les "violences policières" et réclamé "justice" lors d'un concert en hommage à Adama Traoré, mort lors de son interpellation l'été dernier dans le Val-d'Oise.

"C'est partout pareil, il faut que ça s'arrête", a dit Lino du groupe Ärsenik, originaire de Villiers-le-Bel, ville où deux jeunes étaient morts dans la collision de leur mini-moto avec une voiture de police en 2007.

Le groupe a partagé le micro pendant près de trois heures avec d'autres figures du rap engagé, devant une salle de la Cigale comble. Les 1.200 spectateurs ont été "sensibilisés à une cause: celle de la violence policière", a dit le rappeur Dosseh qui a fait chanter le public, poings levés, "Justice pour Adama". Comme Médine ou Mac Tyer, Kery James a interprété plusieurs de ses classiques, dont Musique nègre où il fait allusion à l'affaire.

Le "symbole" Adama Traoré

Six mois après sa mort à 24 ans, Adama Traoré est devenu un "symbole", a dit Kévin, 27 ans, venu de l'Essonne pour "soutenir la mobilisation incroyable" de la famille Traoré. "Ce soir nous pouvons être fiers de notre combat", a dit sur scène Assa Traoré, l'une des soeurs du jeune homme. "Nous sommes des hommes et des femmes debout qui doivent savoir se défendre", a-t-elle ajouté, annonçant la création d'une association qui "permettra à tous d'avoir accès au droit et à la justice". 

Fin décembre, trois juges d'instruction ont été désignés à Paris, après le dépaysement de l'enquête, pour poursuivre les investigations sur les conditions de la mort du jeune homme de 24 ans. La cause du décès d'Adama Traoré n'a pu être établie avec certitude malgré deux autopsies qui ont mis en évidence un "syndrome asphyxique".

Sa mort en juillet lors de son interpellation avait entraîné plusieurs nuits de violences à Beaumont-sur-Oise, d'où il était originaire, et dans les communes voisines. Sa famille dénonce une "bavure" des gendarmes, qui assurent de leur côté n'avoir porté aucun coup au jeune homme.

Fabien Morin avec AFP