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Mode

Les créateurs boycotteront-ils Melania Trump?

Melania Trump aux côtés de son mari, le 9 novembre 2016

Melania Trump aux côtés de son mari, le 9 novembre 2016 - Timothy A. Clary - AFP

Qui va habiller Melania Trump? Alors que son futur président de mari n'est pas encore investi, le monde de la mode a déjà commencé à prendre parti.

Y a-t-il une fronde anti-Melania Trump dans le monde de la mode? Tout a commencé le 17 novembre dernier, lorsque la styliste Sophie Theallet a déclaré dans une lettre ouverte publiée sur Twitter, qu'elle n'habillerait jamais la future première dame. Bien consciente qu'il n'est pas "sage de s'impliquer en politique", la créatrice qui a habillé Michelle Obama pendant huit ans entend protester contre la "réthorique raciste, sexiste et xénophobe utilisée par la campagne présidentielle de son mari".

Dans le même registre, le lendemain le site Fashionista a expliqué pourquoi, après avoir beaucoup couvert le style de Michelle Obama, ils en feraient beaucoup moins sur Melania Trump.

"Melania est une très belle femme"

Depuis, le monde de la mode tout entier prend parti pour ou contre la future première dame des Etats-Unis. Certains sont donc résolument contre, comme Marc Jacobs, et préfèrent "mettre [leur] énergie à aider ceux qui seraient maltraités par [Donald] Trump et ses partisans". Même combat pour Tom Ford, qui a fait campagne pour Hillary Clinton et assure que Melania Trump "n'est pas nécessairement [son] image".

D'autres, comme Tommy Hilfiger refusent d'entrer sur le terrain politique. Le créateur américain a expliqué à Women's Wear Daily: "Je pense que Melania est une très belle femme et je pense que n'importe quel créateur devrait être fier de l'habiller".

Convictions politiques

Il y a ceux qui mettent leurs convictions dans leur poche, avec leur mouchoir par dessus, comme Marcus Wrainwright styliste de la marque Rag & Bone, qui a participé à la campagne d'Hillary Clinton. Il serait "hypocrite de refuser d'habiller une Trump, a-t-il dit au New York Times. Si on se dit solidaires et pour que les usines américaines soient de nouveau fortes, il faut mettre cela avant ses convictions politiques".

Parce que les convictions c'est bien, mais des sommes considérables sont en jeu.

Réaliste, la créatrice Caroline Herrera assure ainsi dans Business of Fashion que les marques hostiles à l'idée d'habiller la sculpturale Melania Trump finiront bien par changer d'avis. "Je pense que dans deux ou trois mois, ils lui tendront la main, parce que c'est la mode" et Melania Trump "représentera les Etats-Unis".

Promouvoir le "made in America"

Pour Diane Furstenberg, "Melania mérite le respect dû à toutes les first ladies avant elle". Mais en tant que première dame, elle doit "soutenir la mode américaine, comme l'ont fait ses prédécesseurs", estime Vera Wang. Sauf que, comme le souligne le New York Times, Michelle Obama a eu une relation à part avec la mode. N'hésitant pas à mettre en avant des marques accessibles et de jeunes créateurs et utilisant la mode pour "exprimer des idées", promouvoir des valeurs comme la diversité, la créativité, l'esprit d'entreprise.

Si Hillary Clinton a également utilisé la mode comme un argument de campagne, privilégiant le "made in America", Melania Trump, épouse de l'homme qui veut rendre sa grandeur au pays, a arboré des marques italiennes, britanniques ou françaises. Ce qu'elle va sans doute tranquillement continuer de faire.

Magali Rangin