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Mode

Fashion Week de Paris: loin des grands défilés, les petits créateurs adoptent le système D

En marge des grands défilés de la Fashion Week de Paris, des marques émergentes tentent de profiter de l'aura de la semaine de la mode pour se faire connaître. Avec un budget serré, il faut parfois avoir recours à la débrouille pour entrer dans la cour des grands.

Un peu serrés dans une pièce aménagée en loge, les coiffeurs et maquilleurs s'affairent auprès des mannequins. Pour le défilé de la marque UNX qui se déroulait ce mercredi 1er mars, pas de spectacle grandiose, à l'image de ceux des grands couturiers à la Fashion week de Paris

La présentation de la collection de cette jeune marque se fait au contraire dans un appartement de 200 m2 du 8e arrondissement, prêté gracieusement pour l'occasion. Le décor où défilent les mannequins est simple, voire minimaliste. Le podium est en bois recyclé et le sol en PVC bleu.

"On a récupéré du matériel, on a même travaillé avec des chutes. Et au final personne ne le sait, ça ne se voit pas et je pense que le résultat fonctionne assez bien", se satisfait Teddy Cepin, cofondateur de la marque. 

"C'est un peu de la débrouille"

Il aura fallu un peu moins d'une journée à l'équipe pour installer le décor pour un coût minime. Du côté des mannequins, on est là aussi bien loin des mannequins star inaccessibles. Les jeunes femmes se déplacent au plus près des acheteurs et il est possible de leur parler. Contrairement aux grands défilés où les mannequins sont payées à l'heure, elles ont ici été payées à la journée, enchaînant la présentation de la collection puis un shooting.

"On est une jeune marque donc il fallait qu'on fasse les choses simplement. On est plutôt humbles à ce niveau-là. Avec un petit budget, on est seuls dans l'aventure donc il faut faire attention et c'est un peu la débrouille", confient Marie et Olivier Dall'Arche, créateurs de la marque UNX. 

L'espoir de s'imposer dans la fashion sphère

Les vêtements, inspirés des arts martiaux et aux détails graphiques, sont quant à eux réalisés grâce à des textiles très techniques, fabriqués en France. Pour leur conception, Hédi El Chikh's, directeur artistique et ancien assistant de la Maison française Alaia, a lui aussi dû changer sa manière de travailler.

"C'est différent, il faut s'adapter à d'autres budgets, à d'autres contraintes de choix de matières, de choix de modèles aussi. Il faut que le process soit un peu plus optimal, qu'il tienne compte du fait qu'on n'a pas les moyens d'une grande maison", explique-t-il. 

Au final, la collection comporte 30 pièces fabriquées dans des ateliers à Paris et en Savoie pour une production en grande partie "made in France". Même sans le luxe et le faste, la marque compte bien s'installer durablement dans la fashion sphère et qui sait peut-être un jour rejoindre les plus grands.

C. B avec Séga Kanouté