Trois choses à savoir sur Matthias et Maxime, le nouveau Xavier Dolan

Le Québécois revient avec son huitième film en tant que réalisateur, Matthias et Maxime.

A 30 ans et sept longs métrages derrière lui, Xavier Dolan fait le point dans Matthias et Maxime, en salles ce mercredi 15 octobre en France, un film de potes dans lequel il célèbre l'amitié, en se faisant moins abrasif que par le passé. 

Habitué de la Croisette depuis ses débuts, le jeune prodige québécois est venu présenter son huitième opus en compétition à Cannes au printemps dernier. C'était la troisième fois qu'il était en lice pour la Palme d'or, après Mommy (prix du jury en 2014) et Juste la fin du monde (Grand Prix du jury en 2016).

Xavier Dolan de retour devant sa caméra

S'il est reparti bredouille, il semblait ravi de cette aventure collective, posant avec entrain au milieu de sa bande. Après l'accueil mitigé de son film américain Ma vie avec John F. Donovan, Xavier Dolan a opté pour un film plus intimiste, ancré au Québec, sur un groupe d'amis. Il y retrouve notamment la fidèle Anne Dorval, vue dans J'ai tué ma mère et Mommy.

"J'avais envie de faire un film sur mes amis. C'est la seule envie qui est à l'origine de ce film", avait-il raconté à BFMTV en mai dernier. 

Comme pour Tom à la ferme (2013), Xavier Dolan est derrière et devant la caméra. Il joue le rôle de Maxime, un jeune homme aux relations conflictuelles avec sa mère qui veut partir en Australie.

Un baiser échangé, pour les besoins d'un film amateur, avec son ami Matthias, en couple avec une jeune femme, va changer la donne et modifier leurs relations, perturbant aussi l'équilibre de leur groupe d'amis.

Construit comme un compte à rebours sur quelques jours, le film traite d"amour, d'ambiguïté, de quête de soi, de trouver sa place", expliquait Dolan à Cannes, à propos de ce tableau enlevé de la post-adolescence.

Changement de style

Dans cette œuvre chorale, Xavier Dolan reprend ses thèmes chers (relations à la mère, désirs réprimés, attirances, questionnement sexuel) mais se démarque par une forme moins ampoulée (le film a été tourné en partie à l'épaule).

Oubliés les ralentis, l'esthétique pop ou l'usage de la musique devenu une de ses marques de fabrique. Le film laisse beaucoup de place aux dialogues avec des personnages s'invectivant en québécois dans une première partie avant de laisser la place aux silences et aux non-dits.

Un film contre John F. Donovan?

L’accueil réservé en septembre 2018 à Ma vie avec John F. Donovan au festival de Toronto, alors que Dolan était en plein tournage de Matthias et Maxime, a pu jouer dans cette envie de changer sa manière de tourner.

"Evidemment, tout le monde voit ce film comme une réponse à John Donovan, mais ce n'est une réponse à rien du tout", explique-t-il dans les Cahiers du Cinéma d'octobre. "C'est un film qui aborde de nouvelles questions, de nouvelles préoccupation sur l'amitié, l'amour. Bien sûr, j'avais envie d'une expérience heureuse, c'est indéniable. Et ça passait pas l'idée de faire un film avec mes amis, de jouer avec eux."

"C’est quelqu’un pour qui la création est continue, qui ne regarde pas en arrière, qui essaye de se construire constamment, qui ne s’assoit pas sur ses lauriers", analyse Jean-Michel Blais, compositeur de la bande originale du film. "Je n’ai pas senti une once de doute ou de regret."

Jérôme Lachasse avec AFP