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Cinéma

Susan Sarandon critique les Oscars et la coûteuse campagne à mener pour obtenir une nomination

Susan Sarandon à New York, en avril 2018.

Susan Sarandon à New York, en avril 2018. - Dave Kotinsky - Getty Images North America - AFP

Susan Sarandon a évoqué vendredi, lors du festival du film de Toronto, les Oscars, regrettant que la campagne pour la fameuse statuette soit désormais si coûteuse.

L'actrice américaine Susan Sarandon, venue promouvoir son dernier film au festival de Toronto, en a profité pour écorcher les Oscars, dont les récompenses s'achètent désormais plus qu'elles ne se méritent selon elle.

"Il n'y avait pas besoin de dépenser d'argent lorsque j'ai été nominée à cinq reprises et j'ai gagné une fois", a déclaré celle qui a été oscarisée pour son rôle de religieuse dans La Dernière marche (1995).

"Ca n'arriverait plus aujourd'hui", a-t-elle ajouté, dénonçant les campagnes de lobbying souvent menées pendant des mois avant l'attribution des célèbres statuettes dorées.

Mère en phase terminale

Susan Sarandon s'exprimait vendredi au deuxième jour du TIFF (Toronto International Film Festival), le plus grand festival de cinéma d'Amérique du Nord, qui doit se poursuivre jusqu'au 15 septembre.

Le film Blackbird, dans lequel elle campe une mère malade en phase terminale souhaitant mettre fin à ses jours, y a été projeté en avant-première.

L'actrice de 72 ans a estimé qu'elle avait peu de chances de décrocher un nouvel Oscar pour ce rôle, faute de moyens pour "rivaliser avec certains des films défendus par les Harvey Weinstein de ce monde". "Vous devez avoir tellement de choses avec vous, tellement d'argent. Vous devez vous lancer dans une campagne six mois avant pour obtenir une nomination. Les choses ont beaucoup changé", a-t-elle assuré.

"Campagne électorale"

L'ancien producteur tout-puissant, au coeur d'un scandale emblématique du mouvement #MeToo, avait conduit plusieurs de ses films à la gloire avant d'être accusé de multiples agressions sexuelles.

Le TIFF s'est révélé ces dernières années comme un tremplin pour les Oscars en récompensant notamment La Forme de l'eau et Green Book, qui ont obtenu quelques mois plus tard la statuette du meilleur film.

Susan Sarandon n'est pas la seule actrice à déplorer l'importance et la lourdeur de la campagne pour les Oscars. En 2013, la Française Emmanuelle Riva évoquait un climat de "campagne électorale". Et Robert Redford, créateur du festival du film indépendant de Sundance, a lui déclaré "C'est une industrie et quand arrive l'heure de voter pour les films, cela dépend généralement énormément des campagnes menées par les distributeurs".

M. R. avec AFP