BFMTV
Cinéma

Rocky, le rôle d'une vie pour Sylvester Stallone

Sylvester Stallone dans "Rocky"

Sylvester Stallone dans "Rocky" - MGM

Quarante ans après, Sylvester Stallone reprend pour la septième fois le rôle du célèbre boxeur, icône du 7ème Art, dans Creed: l'héritage de Rocky Balboa. Un personnage qui l'a conduit au sommet et qui l'a accompagné tout au long de sa carrière. Coup de projecteur sur cette histoire d'amour en cinq rounds.

Ce n'est pas qu'une histoire de boxe qui se règle sur le ring et d'un boxeur qui cogne, poings nus, sur une carcasse de viande pour s'entraîner au combat. Rocky est une franchise où le sport, au final, n'est qu'un prétexte pour parler d'amour, de revanche sociale, de revanche tout court, de la célébrité, de la société américaine (ses excès, ses travers et ses bienfaits), d'abnégation. Parfois avec génie, parfois avec maladresse. Mais toujours avec émotion.

En quatre décennies, le personnage de Rocky s'est imposé comme l'un des héros majeurs du 7ème Art. Un anti-héros même, devenu aussi célèbre que la musique de Bill Conti qui accompagne chacune de ses aventures. Stallone a fait Rocky et Rocky a fait de Stallone un poids lourd du cinéma. Retour sur ce rôle en or qui a rythmé sa vie.

1976: la naissance d'un héros

Un pari qui a payé. C'est au culot que Sylvester Stallone va convaincre les producteurs de financer l'histoire qu'il a écrit sur ce boxeur prénommé Rocky Balboa. Et c'est en voyant le combat opposant Mohamed Ali à Chuck Wepner que l'acteur a l'idée de s'atteler à un scénario sur un boxeur de seconde zone défiant la star des poids lourds. Le comédien se bat pour que les studios lui laissent incarner le premier rôle. On connaît la suite. Le film, réalisé par John G. Avildsen récolte trois Oscars (dont celui du Meilleur film), propulse Stallone au rang de star et totalise 225 millions de dollars au box-office mondial. L'histoire entre Rocky, Stallone et le 7ème Art est en marche.

Sylvester Stallone dans "Rocky" en 1976
Sylvester Stallone dans "Rocky" en 1976 © Chartoff-Winkler productions

1979 - 1985 : la gloire

Scénariste et acteur sur le premier film, Sylvester Stallone va endosser également la casquette de réalisateur pour les trois volets qui suivent. Le succès sera au rendez-vous aussi bien pour Rocky II en 1979, Rocky III, L'Oeil du Tigre (avec Mister T) et Rocky IV en 1985. Le quatrième épisode sera d'ailleurs le plus grand succès de la saga avec 296 millions de dollars récoltés à travers le monde. Avec ces nouveaux films sortis sous l'ère Reagan, Stallone perpétue avec son boxeur "le rêve américain" avec ses hauts et ses bas. La franchise, qui dépeint la société américaine dans tout ce qu'elle représente, se fait également l'écho du climat oppressant qui existe entre les Etats-Unis et l'URSS alors en pleine Guerre Froide. Dans le quatrième volet, les gants de Rocky entrent dans l'Histoire en mettant KO le boxeur soviétique sur ces terres Moscou. Rien que ça. 

Sylvester Stallone et Carl Weathers dans "Rocky 2" en 1979
Sylvester Stallone et Carl Weathers dans "Rocky 2" en 1979 © United Artists

1990: la chute

John G. Avildsen revient derrière la caméra pour ce cinquième volet de la franchise. Rocky, lui, passe derrière les cordes. Le souffle se perd avec ce Rocky V qui reste l'épisode le moins lucratif de la saga et celui qui laissera le plus de regrets à l'acteur. Dans Gala, Sylvester Stallone confie qu'il n'était "pas satisfait du résultat" après la sortie de Rocky V qui aurait dû clore la saga en beauté. Le rendez-vous est manqué. Stallone attendra seize ans pour enfiler à nouveau les gants et offrir à son personnage les adieux qu'il méritent.

Sylvester Stallone dans "Rocky 5" en 1990
Sylvester Stallone dans "Rocky 5" en 1990 © Winkler-Chartoff productions

2006: le retour en grâce

Les fans n'y croyaient plus, mais Sylvester Stallone n'avait jamais perdu espoir de camper à nouveau son personnage de Rocky Balboa. Si le comédien et réalisateur assure que faire revenir son héros sur grand écran a été "un vrai parcours du combattant", ce combat n'a pas effrayé Stallone qui a offert un sixième volet à la franchise en 2006. Le long-métrage, qui voyait le boxeur de Philadelphie, remonter sur le ring rencontre un succès critique et public. Vieilli, assagi, mais avec toujours la rage au ventre comme moteur, Rocky conquit à nouveau et frappe en plein coeur. Dans un entretien accordé à Allociné, Stallone expliquait vouloir mettre les choses à plat avec le public et son héros dans ce sixième volet, à un moment où sa carrière "était en train de fléchir". La réussite leur a souri à tous les deux. La vie et le destin de Rocky et de Stallone restent indissociables.

Sylvester Stallone dans "Rocky Balboa" en 2006
Sylvester Stallone dans "Rocky Balboa" en 2006 © MGM

2016: le baroud d'honneur

Il pensait en avoir fini avec la franchise. Il avait tort. Dix ans après Rocky Balboa, Sylvester Stallone reprend le rôle de l'emblématique boxeur dans le dérivé de la saga Creed: l'héritage de Rocky Balboa. Cette fois, l'acteur reste en dehors du ring pour venir en aide à un jeune boxeur. Un rôle plus en retrait, mais un rôle en or pour le comédien qui n'a pas pu refuser d'incarner Rocky pour la septième fois sur grand écran. Un rôle qui lui a déjà rapporté le Golden Globes du Meilleur second rôle. Pendant son discours dimanche sur la scène, Stallone a confié, ému: "Je remercie mon ami imaginaire Rocky Balboa pour avoir été le meilleur ami que j’ai jamais eu." La boucle est bouclée. Et l'histoire, définitivement belle.

Sylvester Stallone et Michael B. Jordan dans "Creed: l'héritage de Rocky Balboa" en 2016
Sylvester Stallone et Michael B. Jordan dans "Creed: l'héritage de Rocky Balboa" en 2016 © MGM