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Rencontre avec les créateurs de Lou, le court métrage Pixar présenté avant Cars 3

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Dave Mullins et Dana Murray, respectivement réalisateur et productrice de Lou, racontent la création du nouveau court métrage du célèbre studio d'animation.

Présenté au festival South by Southwest à Austin aux Etats-Unis, puis au festival du film d'animation d'Annecy, Lou de Dave Mullins est le nouveau court métrage Pixar. Il sera présenté dans les salles de cinéma avant la nouvelle production du studio, Cars 3, en salles ce mercredi 2 août.

Lou dresse le portrait de deux solitaires: d'une part, Lou, une créature vivant dans une boîte d'objets trouvés, et de l'autre J.J., une petite brute tyrannisant ses camarades pour compenser la perte d'un objet cher. 

A l'occasion de leur passage au Festival d'Annecy, BFMTV.com a pu poser quelques questions à Dave Mullins et à Dana Murray, le réalisateur et la productrice de Lou. Ils retracent le processus de création d'un court métrage à Pixar, ainsi que la difficulté de trouver le bon équilibre entre drame et comédie.

Comment vous êtes-vous rencontré? Quelle est l’origine de Lou?

Dana Murray: On s’est rencontré sur Vice Versa. J'étais production manager. Vers la fin de la production, Jim Morris [producteur de Wall-E et de Ratatouille, NDLR] m’a proposé de s’associer à lui pour produire le court métrage de Dave. Le projet m’excitait, alors j’ai accepté.
Dave Mullins: Je propose depuis 2005 des idées de courts métrages chez Pixar. L’idée de Lou a été validée en 2015. On développait le projet depuis quelques temps déjà. Quand Dana est arrivée sur le projet, la production du film a pu commencer. Elle s’est étalée sur un temps long. On a dû mettre de côté Lou pendant neuf mois, puis pendant six mois, le temps de travailler sur les longs métrages Pixar.

Comment se déroule le processus de validation d'un court métrage Pixar?

Dave Mullins: En tant que réalisateur potentiel, vous devez présenter trois idées. Pete Docter [le réalisateur de Vice-Versa et de Monstres et Cie, NDLR] m’a beaucoup aidé dans ce processus. Après la présentation des idées, Pete et moi avons beaucoup échangé. Il m’a fait des remarques. Une fois que Pete a estimé que le pitch était prêt, je l’ai présenté à John [Lasseter, directeur artistique de Pixar animation Studio, NDLR], qui lui aussi m’a fait des remarques sur ce qui fonctionnait ou pas. Parmi toutes les idées que j’ai proposé, c'est Lou qui a le plus marqué John Lasseter et Pete Docter. Il y avait quelque chose d’unique qu'ils n’avaient jamais vu auparavant. Quand on a eu l’idée de ce monstre vivant dans la boîte des objets trouvés, on a tous sauté de joie. On n’avait qu’une hâte: trouver comment l’animer.

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- © Pixar

Pourquoi avez-vous choisi d'évoquer le thème du harcèlement scolaire, déjà brièvement mentionné dans Vice-Versa?

Dana Murray: Nous ne voulions pas raconter une histoire qui parle de harcèlement. Cette idée est née au fil de la production. Au départ, l'histoire parlait de J.J., notre personnage qui harcèle ses camarades. En travaillait sur le projet, nous nous sommes rendu compte qu’il était la partie du film la plus difficile à comprendre. Au départ, il se contentait de piquer des choses à ses camarades. Il était un peu cliché, unidimensionnel… On a tout fait pour le rendre un peu plus amusant, que le spectateur ait de l’empathie pour lui à la fin…
Dave Mullins: On a trouvé très rapidement la trame de l’histoire. Le problème a été de trouver la bonne tonalité. Nous avons beaucoup travaillé pour que ce personnage ait de la profondeur. Au début, le court métrage ressemblait trop à un message d'intérêt public. C'était soit trop donneur de leçon, soit trop gentil. Trouver le bon équilibre a été difficile. 

J.J. et Lou
J.J. et Lou © Pixar

Mis à part le monstre, Lou est-il une histoire autobiographique?

Dave Mullins: Oui. Lou vient de mon enfance. J’ai beaucoup déménagé et à l’école je me sentais invisible. Quand vous êtes un nouvel élève, vous vous sentez mal à l’aise. J’avais envie de raconter l’histoire d’une créature qui puisse se cacher à la vue de tous. C’est comme ça qu’est née cette créature en forme de boîte d’objets trouvés. Et il y a cet autre personnage qui n’a qu’une seule envie: se faire aimer des autres élèves. C’était le même personnage au départ. Le scinder pour donner vie à J.J. et à Lou a permis à l'histoire de prendre son envol.

Jérôme Lachasse