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Cinéma

Qui est John Lasseter, le créateur de Toy Story, Cars et La Reine des neiges?

John Lasseter, le 18 mai 2015

John Lasseter, le 18 mai 2015 - Bertrand Langlois - AFP

John Lasseter, le papa de Woody, Buzz l'Eclair ou encore de Flash McQueen, évoque ses premiers dessins, ses débuts chez Disney et ses plus grands films d'animation.

Lors d'une master class organisée au Festival Lumière de Lyon ce mardi 13 octobre, John Lasseter, le créateur de Toy Story, de Cars et de La Reine des neiges est revenu sur sa passion pour le dessin et l'impact de cet art sur son destin.

"Ma mère me donnait toujours une feuille de papier et un crayon, et je dessinais, je dessinais tout le temps", s'est-il souvenu. "J'adore les dessins animés depuis que je suis gamin. Et j'ai eu de la chance car j'ai grandi dans une famille où ma mère était artiste", a expliqué le réalisateur américain de 58 ans, habillé de l'une de ses célèbres chemises bariolées.

"Mes parents nous emmenaient avec ma soeur et mon frère chaque semaine à l'église. On dit que Dieu oeuvre par des voies mystérieuses car ma mère me donnait toujours une feuille de papier et un crayon. Je dessinais, je dessinais tout le temps et... je n'écoutais pas un seul mot du prêtre", a poursuivi le directeur créatif de Pixar et de Disney, provoquant alors l'hilarité du public de la Comédie Odéon, une petite salle de spectacles du centre-ville.

Une vocation en lisant un livre 

Le déclic qui va façonner sa carrière, John Lasseter l'aura au lycée en lisant le livre L'Art de l'Animation de Bob Thomas, décrivant avec détails la façon dont le père de Mickey réalisait ses animations.

"Il ne m'était jamais venu à l'esprit que des gens qui faisaient des dessins animés, c'était leur boulot et qu'ils étaient payés pour les réaliser. A partir de là, je me suis dit que c'était ce que je voulais faire!", a ajouté malicieusement le quinquagénaire qui fera de La Reine des Neiges (Disney/2013) le film d'animation ayant généré les plus grosses recettes de toute l'histoire du cinéma.

Avec tendresse et nostalgie, celui qui est considéré comme le nouveau Walt Disney, s'est alors remémoré la fin des années 70 avec les balbutiements des images de synthèse - "un terrain vierge" - et avec un "cinéma qui changeait vraiment de visage" grâce à "Francis Ford Coppola, George Lucas, Steven Spielberg ou encore Martin Scorsese".

"Le plus important pour moi, c'est l'émotion"

"Sur le plan narratif, nous voulions faire exactement la même chose avec le monde de l'animation", a souligné le Californien évoquant un début de carrière "extrêmement frustrant" chez Disney, où il fallait continuer à faire des films d'animation seulement pour enfants. "On savait qu'ils avaient tort!", a-t-il lâché en parlant des "patrons" de l'époque, qui finiront par le "virer". Ironie du sort, Disney rachètera Pixar en 2006, trente ans après la création du studio d'animation 3D.

"Quand nous réalisons nos films, la chose la plus importante pour moi, c'est l'émotion, c'est le coeur, le pathos", a ajouté le réalisateur qui a avoué ne pas hésiter à aborder la maladie, la mort ou encore le deuil dans ses dernières productions. Mais John Lasseter se garde bien de "faire la morale" au public ou de lui transmettre "un message".

Romain Iriarte avec AFP