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Cinéma

Première année: Vincent Lacoste dans l'enfer des études de médecine

Première année

Première année - 31 Juin Films

L'acteur retrouve le réalisateur d'Hippocrate pour un film retraçant la première année de l'école de médecine.

Déjà neuf ans de carrière. En juin 2009, Vincent Lacoste est apparu pour la première fois dans Les Beaux gosses de Riad Sattouf. Devenu depuis une figure appréciée et récurrente du cinéma français, il frappe fort en 2018 en apparaissant coup sur coup dans Plaire, aimer et courir vite de Christophe Honoré, Amanda de Mikhaël Hers et Première Année de Thomas Lilti, qui sort ce mercredi 12 septembre. Trois films qui montrent une palette différente de son jeu. 

Dans Première Année, il retrouve Thomas Lilti, le réalisateur de Hippocrate. Accompagné par William Lebghil, il incarne Antoine, un étudiant qui tente pour la troisième fois sa première année de médecine. Pour enfin réussir, il s'allie à Benjamin (Lebghil), jeune bachelier qui, sous ses airs de dilettante, semble avoir parfaitement intégré les codes et les exigences d'un concours ultra sélectif. 

Un système qui broie les élèves

Construit comme un film de boxe à la Rocky, Première année décrit un système qui broie les élèves et les pousse vers la folie. Dans une scène clef, Antoine découvre que Benjamin a été bien mieux classé que lui au concours blanc. Antoine lui jette un regard où se bousculent fatigue, colère et pulsion meurtrière. De mémoire de spectateur, Vincent Lacoste n'est jamais apparu à l'écran animé d'une telle fureur. 

"On comprenait rien à ce qu’on racontait"

"Je n'aurais pas tué William non plus", s'esclaffe l'acteur, avant de préciser: "C’était ça que j’aimais bien dans le personnage. Ce n’est pas de la violence, mais de la frustration. Face au concours, alors qu’il travaille en permanence, il n’arrive pas à être bien classé: c’est insupportable pour lui. Et c’est le seul moyen pour devenir médecin..." Passé par là lui-même, Thomas Lilti a voulu dénoncer l’absurdité d’un système.

"Thomas voulait que le personnage devienne fou", poursuit Vincent Lacoste. "Ce sont des histoires que l’on entend. Il y a des types qui pètent sous la dose de travail, à force de ne voir personne, il y a des gens plus fragiles que les autres qui font des burn-out. Le film ne parle pas que de la première année de médecine, mais aussi des études en général." 

Thomas Lilti est retourné sur les bancs de la fac pour réaliser Première année. Les comédiens aussi: "Pendant le tournage il y avait beaucoup de figurants qui faisaient médecine. On a été entièrement plongé dans cet univers-là", indique Vincent Lacoste, qui confirme que le film a été tourné in situ. Même le concours a été tourné au parc des expositions de Paris-Nord Villepinte, là où se déroule le véritable examen: "C’était très impressionnant. Il y a énormément de monde dans un espèce de hangar. Il y a un côté bétail". 

Ce réalisme est renforcé par le tandem Lacoste - Lebghil, dont la véritable amitié nourrit le film. "Ca facilite les choses", acquiesce-t-il. "C’est assez joli. Je me dis que quand on sera vieux, on reverra le film et ce sera chouette." D'autant que la comédie de Thomas Lilti contient son lot de dialogues savoureux et souvent abscons sur la chimie et la médecine: "On ne comprenait rien à ce que l’on racontait", rigole Vincent Lacoste. "C’était assez marrant, on avait l’impression de parler dans une autre langue."

Première Année
Première Année © Copyright Denis Manin / 31 Juin Films

"On commence à me proposer des choses différentes"

Thomas Lilti, Riad Sattouf, Julie Delpy… Vincent Lacoste est fidèle aux cinéastes avec qui il travaille: "C’est ce que j’aime dans le cinéma: construire des relations et des histoires avec des réalisateurs que l’on aime bien et participer à leur univers. Ces personnes-là m’ont appris ce qu’était le métier d’acteur." Grâce à leurs conseils, il peut désormais faire le grand écart entre l'amoureux transi de Plaire, aimer et courir vite et l'étudiant fou de Première année. 

"Souvent, j’ai plus joué des étudiants et des ados, mais là on commence à me proposer des choses différentes", dit celui que l'on retrouvera le 21 novembre dans Amanda. Dans ce drame sélectionné à la 75e Mostra de Venise, il joue un homme qui doit s'occuper de sa nièce après la mort de sa sœur dans un attentat: "C’est assez beau. C’est un vrai film sur la paternité", dit-il. 

En 2019, il sera à l'affiche de Deux fils de Félix Moati, avec Anaïs Demoustier, Benoît Poelvoorde et Mathieu Capella, puis de L’Enfant roi d'Antoine de Bary. Dans cette comédie, il jouera un ex-enfant star qui tente de se relancer en travaillant sur un biopic du général de Gaule. Encore un rôle qui l'éloigne un peu plus des Beaux Gosses.

Première année
Première année © 31 Juin Films
Jérôme Lachasse