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Pourquoi les films sur le christianisme ont la cote à Hollywood

Depuis "La Passion du Christ", on ne compte plus les films abordant la foi chrétienne au cinéma.

Depuis "La Passion du Christ", on ne compte plus les films abordant la foi chrétienne au cinéma. - Montage BFMTV

La sortie de Marie Madeleine, sur les écrans depuis mercredi en France, vient confirmer la tendance: Hollywood n'a jamais autant mis en avant de films sur le christianisme. Un genre en vogue, qui a un vrai public et sur lequel les studios n'hésitent plus à miser.

Les films sur la foi chrétienne sont de plus en plus nombreux à Hollywood, dans un pays où le christianisme est très présent, faisant s'envoler cette catégorie qui pèse aujourd'hui des milliards de dollars. Un succès qui vient contredire la célèbre maxime de Marilyn Monroe: Hollywood, un endroit "où ils vont vous payer 1.000 dollars pour un baiser et 50 centimes pour votre âme". 

Jusqu'à la fin des années 1990, seuls quelques films à thèmes religieux étaient tournés chaque année, puis leur nombre s'est envolé et en 2006, on comptait quatre à cinq nouvelles sorties de ce type chaque mois. "Les films sur la foi (chrétienne) font désormais aussi bien au box-office que n'importe quel autre genre", certifie Paul Dergarabedian de la société spécialisée Comscore.

Le succès de I Can Only Imagine

Mais l'analyste prévient: "Vous ne pouvez pas simplement d'un coup avoir des responsables dans les conseils d'administration disant, 'les films sur la foi (chrétienne) sont tendances en ce moment donc il faut en faire un', il faut être authentique". "Ceux de la communauté religieuse sauront si ce n'est pas vrai", avertit-il.

La preuve par l'exemple, avec le succès de deux films sur le christianisme sortis récemment. I Can Only Imagine avec Dennis Quaid, un drame suivant les aventures d'un groupe de rock chrétien, s'est classé la semaine dernière sur la troisième marche du podium au box-office nord-américain, engrangeant quelque 38 millions de dollars en deux semaines d'exploitation. Paul Dergarabedian décrit cette performance surprise au box-office comme l'une des plus marquantes de l'année aux côtés de l'énorme succès Black Panther, film avec un super-héros noir, en tête du classement cinq semaines d'affilé.

La suite attendue de La Passion du Christ

Le film Paul, Apôtre du Christ, s'est quant à lui hissé à la huitième place, avec 5,2 millions dollars pour le premier week-end d'exploitation. Un lancement au succès modeste mais qui permet néanmoins au film de se classer dans le haut du panier pour une sortie, comparé aux plus de 150 films déjà projetés en salles cette année.

Dans ce long-métrage, on retrouve Jim Caviezel, Jésus dans La Passion du Christ. Ce film de Mel Gibson sorti en 2004 est le film sur la foi le plus lucratif de l'histoire. Il avait dépassé les 600 millions de dollars de recettes, soit vingt fois son budget. "Mel Gibson me voulait pour jouer Jésus Christ, il souhaitait un gars avec les initiales JC qui venait d'avoir 33 ans pour jouer Jésus-Christ. Est-ce une coïncidence? Je ne crois pas", expliquait récemment l'acteur lors d'une conférence, alors que Jim Caviezel est en discussions pour reprendre du service pour la suite de La Passion du Christ.

D'autres films sur les thèmes religieux ont marqué par leur succès comme War Room (2015), qui a engrangé 67,8 millions de dollars malgré des critiques majoritairement négatives. Ou Dieu n'est pas mort, dont le troisième épisode sort sur les écrans pour le week-end de Pâques. Les deux premiers avaient rapporté respectivement 60,7 millions et 20,7 millions de dollars.

2 milliards de dollars au box-office

"Je ne suis pas particulièrement religieux mais j'ai du respect pour ce qu'ils sont en train de faire avec ces films", confie, sous couvert d'anonymat, un initié de l'industrie du cinéma.

Les chiffres du box-office de ce genre de films ne sont pas gigantesques mais ils ont amassé presque 2 milliards de dollars depuis la fin du 20e siècle, selon le site Box Office Mojo.

C'est sans compter des projets à gros budget qui ne sont pas dits "évangéliques" comme Ben-Hur (2016), ou Tu ne tueras point (2016). Et Paul Dergarabedian de conclure: "Il n'y a pas nécessairement besoin que tout le monde voit le film si les personnes influentes au sein des églises à travers tout le pays encouragent leurs fidèles à aller le voir".

F.M. avec AFP