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Ponyo sur la falaise, Pompoko, Le Château ambulant... dernière salve de films Ghibli sur Netflix

Ponyo sur la falaise

Ponyo sur la falaise - Ghibli

Le géant du streaming a acquis 21 films du studio Ghibli. La dernière salve, avec Ponyo sur la falaise et Le Vent se lève, est disponible à partir de ce mercredi 1er avril.

Ghibli débarque enfin sur Netflix. Le géant du streaming a acquis 21 films du célèbre studio japonais cofondé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata.

Une troisième (et dernière) salve de sept longs-métrages est disponible à partir de ce mercredi 1er avril. Toshio Suzuki, producteur en chef du Studio Ghibli, s’est dit très heureux de pouvoir rendre accessible au plus grand nombre ces classiques du cinéma:

"À l'heure actuelle, il existe d'excellents moyens pour un film de toucher son public. Notre décision de diffuser notre catalogue de films en streaming correspond à une demande de nos fans. Nous espérons que cette initiative permettra à de nombreux spectateurs dans le monde de découvrir l'univers du studio Ghibli."

Voici dans quel ordre nous vous conseillons de regarder cette nouvelle salve de films, des incontournables (Ponyo sur la falaise, Pompoko) aux chefs d'œuvre méconnue (Si tu tends l’oreille).

Ponyo sur la falaise (2008)

Ponyo sur la falaise
Ponyo sur la falaise © Ghibli

Entre 1992 et 2005, Miyazaki a réalisé trois films, dont Le Voyage de Chihiro, qui ont fait de lui un des réalisateurs les plus célébrés et les plus connus au monde. Lorsqu’il entame, au milieu des années 2000, Ponyo sur la falaise, il décide de tourner le dos à ces récits aussi épiques que complexes pour retrouver la légèreté de Mon Voisin Totoro.

L’histoire débute dans une cité balnéaire quelques heures avant une immense tempête. Sosuke, un garçonnet qui vit avec sa mère dans un phare, rencontre sur la plage Ponyo, un petit poisson rouge à visage humain qui cherche à se libérer de l’emprise de son père le magicien Fujimoto. Oscillant graphiquement tout au long de l’histoire entre le poisson et l’humain, Ponyo est un des personnages les plus attachants et les plus fascinants de l’œuvre de Miyazaki.

Libéré comme Mon Voisin Totoro de toute contrainte narrative traditionnelle, Ponyo sur la falaise est un hommage à la poésie de Panda Petit Panda, moyen-métrage qui marqua dans les années 1970 la dernière collaboration de Hayao Miyazaki et Isao Takahata. À partir de 3 ans. 

Si tu tends l'oreille (1995)

Si tu tends l'oreille
Si tu tends l'oreille © Ghibli

Unique film de Yoshifumi Kondô, mort à l’âge de 47 ans en 1998, Si tu tends l’oreille est le premier long-métrage du studio Ghibli à ne pas être réalisé par Hayao Miyazaki et Isao Takahata. Animateur de talent proche de Miyazaki depuis la fin des années 1970, Yoshifumi Kondô a réalisé Si tu tends l’oreille avec une grande liberté créatrice et y fait preuve d’un style très personnel.

Loin des contes fantastiques de Miyazaki et des fictions réalistes de Takahata, Si tu tends l’oreille est le récit d'apprentissage d'une collégienne de 14 ans, Shizuku. Éloge du travail manuel, cette comédie dramatique pleine de douceur et de sensibilité est aussi un des rares récits contemporains du studio Ghibli. À partir de 12 ans. 

Le Château ambulant (2004)

Le Château ambulant
Le Château ambulant © Ghibli

Développé à l’origine par Mamoru Hosoda (Miraï), Le Château ambulant est un retour aux sources pour Miyazaki. Après deux films situés dans un Japon magique (Mononoké et Chihiro), le cinéaste retrouve l’Europe d’Epinal du Château du Cagliostro et du Château dans le ciel. Cette adaptation d’un roman de la romancière britannique Dianne Wynne est un des films les plus complexes et les plus poétiques de Miyazaki.

Dans la lignée du Voyage de Chihiro, il s’amuse une nouvelle fois à brouiller les repères du public avec un film dont les personnages ne cessent de se métamorphoser. Le film suit Sophie, jeune femme de 18 ans transformée en vieille dame de 90 ans par la Sorcière des Landes, jalouse de sa relation avec un autre sorcier du nom de Hauru…

Si l’univers graphique de Miyazaki n’a jamais été aussi raffiné, son propos semble plus désespéré que d'habitude. Le cinéaste retrouve dans certaines scènes la violence du manga Nausicaä. Réalisé en parallèle de la guerre d’Irak, à laquelle Miyazaki était opposé, Le Château ambulant est l'œuvre d'un réalisateur qui semble plus que jamais vouloir s'enfermer dans sa tour d'ivoire: détruit au cours d’un violent conflit, le château ambulant est finalement reconstruit loin de la folie des hommes, dans les airs... Miyazaki est toujours moins optimiste que ses films. À partir de 10 ans.

Pompoko (1994)

Pompoko
Pompoko © Ghibil

Moins connu que Le Tombeau des Lucioles ou encore Le Conte de la princesse Kaguya, Pompoko appartient à la veine burlesque du cinéma de Isao Takahata.

Réalisé après Souvenirs goutte-à-goutte, le film oppose comme lui tradition et modernité en mettant en scène des tanuki, créatures magiques dont l’habitat est menacé par les travaux d’urbanisme des humains. Comme beaucoup de films du studio Ghibli, Pompoko est un plaidoyer pour le respect de la nature. C'est aussi un éloge des valeurs et des mythes ancestraux, souvent sacrifiés dans un Japon en pleine expansion économique.

Fidèle à son style documentaire, Takahata mêle scènes du quotidien et moments poétiques pour dénoncer les dérives de la société contemporaine. Burlesque et tragique cohabitent dans ce film qui dresse un constat doux-amer des premières années du règne de l'empereur Akihito. À noter que Pompoko constitue, avec Horus, prince du Soleil, l’unique scénario original de Isao Takahata pour le cinéma. À partir de 9 ans.

Le Vent se lève (2013)

Le Vent se lève
Le Vent se lève © Ghibli

Dernier film en date de Hayao Miyazaki, Le Vent se lève est aussi son plus controversé. Accusé de passer sous silence un des événements les plus tragiques de l’Histoire du Japon tout en étant considéré comme antijaponais par les milieux conservateurs nippons, ce film a été source de malentendus. ll raconte la vie de l’ingénieur japonais Jirô Horikoshi (1903-1982), concepteur des avions de chasse Mitsubishi A6M Zero utilisés à Pearl Harbor, ainsi que son histoire d’amour avec Naoko, une jeune peintre atteinte de la tuberculose.

Pour la première fois de sa carrière, Miyazaki met en scène une histoire dans un cadre réaliste et historique, sans avoir recours au fantastique. À travers le personnage de Jirô Horikoshi, Miyazaki veut moins restituer l’Histoire que livrer son autoportrait: son père, constructeur aéronautique pendant la guerre, a livré au vrai Jirô Horikoshi des gouvernails pour l’avion Zéro. Miyazaki le lui a toujours reproché. Avec Le Vent se lève, le cinéaste tente de comprendre les motivations de son père – tout en se retenant d’émettre un jugement. Pour cette raison, il laisse volontairement planer le doute sur les motivations de Jirô Horikoshi.

Profondément antimilitariste et passionné d’avions et de chars de combat, Miyazaki réalise avec Le Vent se lève son film le plus personnel, un fidèle portrait de ses contradictions: réaliste et onirique, conscient de la complexité du monde et des beautés qu’il recèle. À partir de 14 ans.

Souvenirs de Marnie (2014)

Souvenirs de Marnie
Souvenirs de Marnie © Ghibli

Dernière production en date du studio Ghibli, Souvenirs de Marnie mérite d’être redécouvert. Adapté d’un roman de Joan G. Robinson, le film raconte l’histoire d’Anna, une jeune fille solitaire envoyée vivre à la campagne pour soigner son asthme. Sur place, elle découvre, fascinée, un vieux manoir. Elle y fait la connaissance de Marnie, fille des propriétaires encore très attachée aux lieux. Rapidement, elle découvre qu’un secret pèse sur le manoir…

Deuxième film signé par Hiromasa Yonebayashi après Arrietty, le petit monde des chapardeurs, Souvenirs de Marnie est un des films les plus émouvants du studio Ghibli. Hiromasa Yonebayashi se démarque de Hayao Miyazaki, qui avait écrit le scénario d’Arrietty, pour livrer un long-métrage qui ne ressemble à aucun autre du catalogue de Ghibli. Chaînon manquant entre Kiki la petite sorcière et Si tu tends l’oreille, Souvenirs de Marnie est une plongée dans l’inconscient adolescent. À partir de 12 ans. 

La Colline aux coquelicots (2011)

La Colline aux coquelicots
La Colline aux coquelicots © Ghibli

Après la production contrariée des Contes de Terremer, Goro Miyazaki, fils de Hayao, a malgré tout accepté de signer un second film pour le studio Ghibli. Après l’héroic fantasy d’Ursula Le Guinn, le réalisateur s’attaque à la fiction historique avec une adaptation d’un manga de Chizuru Takahashi et Tetsuro Sayama. Mieux acceptée par le public et la critique que Terremer, cette romance entre lycéens dans les années 1960 s’inscrit dans la veine nostalgique du studio Ghibli (Souvenirs goutte à goutte). Après avoir débuté Les Contes de Terremer avec un parricide, Goro Miyazaki semble ici plus apaisé et glisse quelques références à la vie de son père. À partir de 12 ans. 

Jérôme Lachasse